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“La traduction, la reception et l'influence de "Madame Bovary" en Chine” (Publication, 2004)

Year

2004

Text

Zhou, Xiaoshan. La traduction, la reception et l'influence de "Madame Bovary" en Chine. (Paris : Université Paris VIII Vincenne-Saint-Denis, 2004). Diss. Univ. Paris VIII, 2004. [Gustave Flaubert]. (Flau)

Type

Publication

Contributors (1)

Zhou, Xiaoshan  (um 2004)

Mentioned People (1)

Flaubert, Gustave  (Rouen 1821-1888 Croisset bei Rouen) : Schriftsteller

Subjects

Literature : Occident : France / References / Sources

Chronology Entries (33)

# Year Text Linked Data
1 1842 Flaubert, Gustave. Novembre. In : Flaubert, Gustave. Par les champs et par les grèves (voyage en Bretagne) ; accompagné de mélanges et fragments inédits. (Paris : G. Charpentier, 1886).
Zhou Xiaoshan : Flaubert fait un voyage imaginaire en Chine : "Dans un canot de bois de cèdre, un canot allongé, dont les avirons minces ont l'aire de plumes, sous une voile faite de bambous tressés, au bruit de tam-tam et des tambourins, j'irai dans le pays jaune qu l'on appelle la Chine ; les pieds des femmes se prennent dans la main, leur tête est petite, leurs sourcils minces, relevés aux coins, elles vivent dans des tonnelles de roseau vert, et mngent des fruits à la peau de velours, dans de la porcelaine peinte. Moustache aiguë, tombant sur la poitrine, tête rasé, avec une houppe qui lui descend jusque sur le dos, le mandarin, un éventail rond dans les doigts, se promène dans la galerie, où les trépieds brûlent, et marche lentement sur les nattes de riz ; une petite pipe est passée dans son bonnet pointu, et des écritures noires sont empreintes sur ses vêtements de soie rouge. Oh ! que les boîtes à thé m'ont fait faire de voyages !"
2 1846 Brief von Gustave Flaubert an Louise Colet nach dem Tod seines Vaters und seiner Schwester :
"Quand j'avais une famille, j'ai souvent souhaité n'en avoir pas, pour être plus libre, pour aller vivre en Chine."
3 1846-1869 Madame Anne Justine Caroline Flaubert occupe la première place dans le coeur de Gustave Flaubert. Il peut sacrifier tout pour elle, le mariage, le voyage. Et le voyage n'arrive pas à concurrencer les pages et les chapitres à faire. Si Flaubert réalisait son rêve de voyager dans la Chine, il laisserait quelques récits sur ce pays, comme il l'avait fait chaque fois de retour de voyage. Ou il ferait ce voyage parce qu'il veut écrire quelque chose sur la Chine comme ses amis.
4 1850 Brief von Gustave Flaubert an den Arzt Jules Cloquet.
"Si je n'avais en France ma mère dont l'affection me rappelle, je vous assure que j'irais bien jusqu'en Chine par terre, la vie à cheval me va fort."
5 1850 Briefe von Gustave Flaubert an Louis Bouilhet.
"Un plan de conte chinois me paraît fort comme idée géniale. Peux-tu m'envoyer les scénarios ? Quand tu auras comme couleur locale tes jalons principaux, laisse là les livres et mets-toi à la composition ; ne nous perdons dans l'archéologie, tendance générale et funeste, je crois, de la génération qui vient."
"Que devient la Chine ?... Je regrette de ne pas aller en Perse (l'argent ! l'argent !). Je rêve des voyages d'Asie, aller en Chine par terre, des impossibilités, les Indes ou la Californie (qui m'excite toujours sous le rapport humain."
"En courant sur ces solitudes blanches où se voyaient seulement des traces de lièvres et de chacals, je pensais aux voyages d'Asie, au Tibet, à la Tartarie, à la muraille de la Chine, aux grands caravansérails en bois, où le marchand de fourrures arrive le soir, par un crépuscule vert, avec ses chameaux vêtus dont les poils sont raides de givre... Parle-moi de la Chine languement et beaucoup."
"Et puis, ô pauvre vieux, est-ce qu'il n'y a pas le soleil (même le soleil de Rouen), l'odeur des foins coupés, les épaules des femmes de trente ans, le vieux bouqin au coin du feu et les porcelaines de la Chine."
6 1851 Brief von Gustave Flaubert an Louise Colet.
"Il y a trois ans, l'an 1849, à minuit, je pensais à la Chine et l'an 1850, à minuit, j'étais sur le Nil."
7 1852 Brief von Gustave Flaubert an Louise Colet.
Il raconte le voyage imaginaire en Chine [Novembre 1842]. "Ne serait-ce que le désir de Chine à la fin ?"
"Adieu, chère et bonne Louise, merci de ton fragment de Chine."
8 1857 Flaubert, Gustave. Madame Bovary [ID D22794].
Zhou Xiaoshan : Dans Madame Bovary nous voyons parfois l'image de la Chine, surtout dans les costumes de personnages : "Léon se promenait dans la chambre ; il lui semble étrange de voir cette belle femme en robe de nankin, tout au milieu de cette misère". Le nankin, c'est un tissu de coton généralement de couleur naturelle, parfois jaune chamois, rouge ou bleu, qui se fabrique d'abord à Nankin (Jiangsu). Rodolphe met aussi des "bottines de nankin, claquées de cuir verni". L'apothicaire porte "un pantalon de nankin" aux comices. Emma varie souvent sa coiffure : "elle se mettait à la chinoise ; en boucles molles, en nattes tressées". Lors des comices, "M. le président citait Cincinnatus à sa charrue Dioclétien plantant ses choux, et les empereurs de la Chine inaugurant l'année par des semailles". Pour se faire de l'argent, Emma s'achète des plumes d'autruche, de la porcelaine chinoise et des bahut que L'heureux prendra certainement.
9 1859 Brief von Gustave Flaubert an Madame Jules Sandeau.
"Je suis en ce moment un peu troublé par l'idée d'un voyage en Chine. Il me serait facile de partir avec l'expédition française. Et je ne vous cache pas que je lâcherais très bien mon travail et mes travaux pour m'en aller au pays des paravents et du nankin, si je n'avais une mère qui commence à devenir vieille, et que ce départ achèverait. Voilà la seconde fois que je rate la Chine !"
10 1859 Brief von Gustave Flaubert an Ernest Chevalier.
"Si je n'avais pas ma mère, je partirais maintenant pour la Chine. L'occasion m'en serait facile."
11 1863 Brief von Gustave Flaubert an Edmond et Jules de Goncourt.
"De plus, le printemps me donne des envies folles de m'en aller en Chine ou aux Indes, et la Normandie avec sa verdure m'agace les dents comme un plat d'oseilles crues."
12 1869 Brief von Gustave Flaubert an George Sand.
"D'abord merci du coussin ! mais il est tellement magnifique que je n'oserai pas y toucher. L'impératrice de la Chine est seule digne de poser dessus sa tête ! et l'impératrice de la Chine ne vient pas dans mon humble asile ! triste ! triste !"
13 1880-1892 Chen Jitong ist Militär-Attaché der chinesischen Botschaft in Frankreich.
14 1894 Zhang Zhidong schreibt über die Übersetzung von westlichen Werken :
"Il es plus idéal pour les Chinois d'aller apprendre la culture occidentale au Japon. Géographiquement, le Japon est plus proche de la Chine que les pays occidentaux. On paye moins cher le voyage. La langue japonaise qui ressemble beaucoup au chinois est plus facile à maîtriser que les langues occidentales. Une grande partie des oeuvres occidentales ont été traduites en japonais. Ce qui ne convient pas à l'Orient a été supprimé. Alors on obtient un meilleur résultat avec moins d'efforts."
15 1898 Yan Fu führt drei Prinzipien zur Übersetzung ein : Treue, Ausdruck, Eleganz.
16 1902 Einführung der science-fiction in China durch Jules Verne.
17 1904 Jiang, Guanyun. Zhongguo zhi yan ju jie [ID D22796].
Er schreibt : "Napoléon aime regarder le théâtre, surtout la tragédie. Il croit que la tragédie peut améliorer le comportement d'une personne. Des héros français sont encouragés par la tragédie de Corneille. En Europe, Shakespeare est connu par ses pièces tragiques. La tragédie peut contribuer au développement de la société, en revanche, la comédie peut être l'origine du crime social. La grande lacune du théâtre chinois, c'est qu'il n'y a pas de tragédie. La création des pièces tragiques doit être la première préoccupation de la réforme du théâtre chinois."
18 1915 Chen, Duxiu. Xian dai Ouzhou wen yi shi tan [ID D22973].
Er schreibt : "Le naturalisme fit-il réellement faillite ? S'il ne laissait rien de durable, encore aurait-il bien mérité de la littérature en la ramenant à l'observation, à l'étude sincère de la réalité ? Mais pour ne parler ici que du roman, nous lui devons Gustave Flaubert, Jules et Edmond de Goncourt, Alphonse Daudet, Emile Zola, Guy de Maupassant, Ferdinand Fabre ; et peut-être aucune autre époque de notre histoire littéraire ne fournirait dans un seul genre, plus de noms justement illustrés".
Chen Duxiu erwähnt zum ersten Mal in China Gustave Flaubert : geboren in Rouen 1821, gest. 1880.
19 1915 Chen, Duxiu. Xian dai Ouzhou wen yi shi tan [ID D23499].
Zhou Xiaoshan : Emile Zola est considéré par les Chinois comme le représentant de l'école naturaliste. Chen Duxiu exprime son admiration pour Zola. Er schreibt : « Il consacre toute sa vie à la littérature, se battant contre le romantisme. Il est le Napoléon du naturalisme ».
20 1918 Maupassant, Guy de. Mian bao. Zhou Shoujuan yi. [ID D28069].
Er schreibt : "Guy de Maupassant est l'un des grands romanciers français. Considéré comme le roi des contes en Europe avec plus de trois cents oeuvres, il est un excellent peintre de la vie sociale. Il crée également des romans qui sont moins connus que ses nouvelles. J'ai acheté dix volumes des oeuvres de Maupassant aux Etats-Unis, dont plus de 190 nouvelles."
21 1919-1924 Li Jieren studiert an der Université de Paris, dann (ab 1921) an der Université de Monpellier.
22 1920 Xie Liuyi. Zi ran pai xiao shuo [ID D23047].
Er schreibt : "Flaubert met six ans à rédiger Madame Bovary à partir de 1850 [sic 1851]. Après la publication du roman dans La revue de Paris en 1856, l'auteur est traduit devant un tribunal pour atteinte aux bonnes moeurs et à la religion. Et, le tribunal rend un verdict d'acquittement. Ce roman qui provoque de vives discussions dans le milieu littéraire français est une description simple et subtile de la vie quotidienne. L'héroïne s'appelle Emma. C'est une belle femme très vaniteuse. Malheureusement, elle épouse un médiocre médecin de campagne qui s'appelle Bovary. Emma ne trouve pas dans ce mariage le bonheur de l'amour qu'elle a lu dans les romans. Insatisfaite de son mari, elle a deux liaisons secrètes. Elle emprunte beaucoup d'argent pour nourrir ces liaisons sans que son mari le sache. Mais finalement elle est abandonnée par ses amants. Désespérée, Emma s'empoisonne à l'arsenic. Le roman décrit parfaitement la vie de la classe moyenne en France, et qui devient le modèle du réalisme. Flaubert écrit aussi Salammbô, L'éducation sentimentale et La tentation de saint Antoine. Ces trois créations sont teintées de romantisme."
23 1921 Mao, Dun. Jinian Foluobei'er de bai nian sheng ri [ID D22972].
Er schreibt : "Le centième anniversaire de Flaubert a une grande signification pour la littérature mondiale, surtout pour l'avenir de la littérature chinoise. Le réalisme français occupe non seulement une place importante dans la littérature française, mais exerce aussi sans doute une grande influence sur la littérature mondiale. Si Flaubert n'est pas le fondateur du réalisme, il en est au moins un des précurseurs. Et Madame Bovary est un chef-d'oeuvre sans précédent qui ouvre une nouvelle ère du roman français. Flaubert se passionne pour la littérature et rêve d'être dramaturge depuis l'enfance. Ayant hérité de son père chirurgien l'attitude scientifique, il aime analyser les gens et les faits complexes. Sa mère lui transmet la passion pour l'art. L'esprit scientifique et l’esprit romantique se heurtent chez lui, et se manifestent dans ses oeuvres. Madame Bovary et L'éducation sentimentale sont les produits de son esprit scientifique, La tentation de saint Antoine de son esprit romantique, et Salammbô de ces deux esprits. Flaubert n’est pas un écrivain productif. En plus des oeuvres susmentionnées, il écrit seulement Hérodias, Bouvard et Pécuchet, etc. Il est mort à Rouen le 18 mai 1880.
Nombreux sont les écrivains étrangers qui sont influencés par le style de Flaubert. Mais la littérature chinoise est isolée depuis longtemps de la littérature étrangère. Madame Bovary n'est même pas traduite en chinois, sans parler de son influence sur la littérature chinoise. Nous pouvons dire que la Chine n'a pas l'honneur jusqu'à présent de connaître Flaubert. Aujourd'hui, nous célèbrons son centième anniversaire avec un grand respect dans l'espérance d'introduire en Chine son attitude scientifique et sérieuse à l'égard de la littérature et de la généraliser dans tout le pays."
24 1922 Mao, Dun. Zi ran zhu yi yu Zhongguo xian dai xiao shuo [ID D23498].
Er schreibt : "Le milieu du roman chinois doit soulever un mouvement naturaliste... Le naturalisme est influencé par la science moderne. Le thème, les idées et la manière de décrire des « Rougon-Macquart » von Emile Zola sont tous attachés à la science, qui consiste à décrire l'hérédité d'une famille... Nous devons, à l'exemple des naturalistes, appliquer les découvertes scientifiques dans la création romanesque en étudian les problèmes de la sociologie et de l’évolutionnisme."
25 1924 Faguo wen xue yan ji [ID D22973].
Liu Yanling schreibt : "Bien que Balzac soit très doué pour l'écriture, il n'arrive pas, comme Dickens, à faire croire au lecteur que ce qu'il décrit dans ses oeuvres se passe réellement de la même manière dans la vie. Flaubert va plus loin que lui sur ce point-là. L'écriture de Flaubert est plus réaliste et profonde que celle de Balzac, car le premier prend l'art au sérieux plus que le dernier. Comme tout le monde le sait, Flaubert choisit la création des romans comme son seul métier, et il consacre très souvent une ou deux semaines à faire und seule phrase. Cependant, il n'est pas un écrivain parfait. Comme la plupart des romanciers français, il décrit trop de détails qui ne représentent pas grand chose, et qui rendent son livre parfois ennuyeux. Il emploie toujours le style bien froid, même pour des histoires très bouleversantes. Ainsi, il est rejeté par certaines personnages qui ne le comprennent pas.
Zola décrit des personnages de tous les milieux. C'est justement ce que les frères Goncourt veulent faire, mais ils ne savent pas le faire. Daudet est moins profond pour décrire le laid de la société, mais il est plus fort en esthétique que ses contemporains. Le style de Maupassant est plus simple. Lorsque nous lisons ses oeuvres, c'est comme goûter du vin légèrement amer, mais qui dure très longtemps dans la bouche. Bien qu'il existe dans ses oeuvres des défauts qui sautent aux yeux, il n'en est pas moins un des meilleurs écrivains français des vingt dernières années du XIXe siècle."

Xie Liuyi schreibt : "La première personnalité du réalisme est Gustave Flaubert. Il commence la rédaction de son chef-d'oeuvre Madame Bovary, en 1850 où Balzac est décédé. Hugo et Gautier gardent encore les dernières flammes du romantisme. Quant à Flaubert, il est à la fois le précurseur du réalisme et un des derniers écrivains du romantisme. Il propose l'objectivité de l'auteur dans le roman. Il faut écrire le beau et le laide de la même manière. Mais pour la dénonciation des aspects sombres et laids de la société, Flaubert est moins violent que Zola et Maupassant, car il est encore influencé par le romantisme. Il apprend à Maupassant qu'il faut observer les choses minutieusement et trouver le mot exact pour les décrire. Madame Bovary, un roman qui raconte une vie dégradée d'une femme, est bien la cristallisation de six ans de travail laborieux. Cependant, ce roman est bien critiqué lors de son apparition à cause de la description des aspects sombres. Flaubert passe cinq ans à écrire Salammbô, et sept ans à écrire Education sentimentale. Ces deux oeuvres sont également mal accueillies par les lecteurs de l'époque. Flaubert consacre toute sa vie à l'art, rien que l'art dans sa vie."
Dans les notes après cet article, il y en a une qui présente brièvement l'histoire de Madame Bovary : "Charles est le mari de Madame Bovary. Il est quelqu'un de sincère. Après ses études de médecine, il exerce son art à Tostes. Il a épousé d'abord une veuve. Et ensuite, il était tombé amoureux d'Emma. Sa femme est morte de jalousie. Il s'est marié alors avec Emma qui est devenue Madame Bovary, le personnage principal du roman. Elle a donné naissance à Berthe. Mais Madame Bovary était tombée amoureuse d'un pharmacien qui s'appelle Léon. Et après, elle a transféré ses sentiments sur Rodolphe, un aristocrate d'une trentaine d'années. Mais elle est abandonnée finalement par Rodolphe qui manquait de sincérité dès le début. Elle en était tombée malade. Lorsqu'elle se soignait à Yonville, elle a rencontré par hasard son ancien amant. Elle s'enthousiasma pour lui plus qu'avant. En fait, elle avait des dettes. Berthe portait même des chaussures abîmées. Emma a voulu emprunter de l'argent à Léon. Celui-ci ne voulait pas l'aider. Elle a demandé à Rodolphe, il a refusé. Elle s'est empoisonnée désespérée. Après sa mort, Charles Bovary a trouvé les lettres de Léon et de Rodolphe. Il était enfin au courant de l'infidélité de sa femme. Après avoir placé Berthe chez une tante, il est parti travailler dans une filature de coton."
"La création de Madame Bovary a été commencée en 1850, et terminée en 1856. En ce moment-là, des écrivains comme Hugo et Gautier dominaient la littérature française. Mais Flaubert cherchait à rester fidèle à la vie réelle tout en abandonnant toutes les illusions grandioses et toutes les moralités idéales. Madame Bovary n'est qu'une simple histoire de la vie dégradée d'une femme d'un médecin de campagne. Pourtant, par rapport à d'autres oeuvres de la même époque, celle-ci est caractérisée par sa fidélité à la nature, et par son attitude radicale de ne pas embellir la vie. Flaubert est un réaliste ou naturaliste inné. Rien ne peut l'empêcher de garder un coeur transparent.
Son père est un médecin vétérinaire. A l'âge de 19 ans, Flaubert est parti pour Paris où il a commencé sa carrière littéraire. Après la mort de son père, il s'est installé avec sa mère à Croisset au bord de la Seine pour se concentrer sur la création littéraire. Pendant les trente ans qui suivaient, il a voyagé un peu en Grèce, au Proche-Orient. Le reste du temps, il vivait dans la solitude à Croisset. Il se trouvait sous la pression officielle et la critique sociale après la publication de Madame Bovary. Et la publication de Salammbô lui a fait revivre ces moments difficiles. L'éducation sentimentale est même considérée comme le roman le plus insipide. Mais il n'a pas baissé les bras devant la critique et la solitude. Il s'est efforcé d'être l'observateur et le reproducteur du monde qui l'entourait. Il connaissait la vie mieux que personne, et il restait plus éloigné de la vie que personne aussi.
Flaubert n'aimait que l'art dans sa vie. Il a appris à Maupassant qu'il fallait observer longuement les objets avant de les décrire par un mot unique. Il travaillait dix heures par jour, et ce pendant 20 ans. Mais tant d'années de travail ont donné seulement quatre romans et trois nouvelles. Il était vraiment exigeant en ce qui concerne l'art. On considère aujourd'hui que Madame Bovary est un roman qui marque tout le siècle."
"Sans doute y a-t-il quelque chose de faux dans cette description sur Flaubert. Son père n'est pas un médecin vétérinaire. Nous ne savons pas si c'est écrit ainsi dans le texte original, ou si la traduction en chinois n'est pas correcte. Mais cette traduction communique au moins certains messages très importants sur Flaubert aux lecteurs chinois de l'époque. Grâce à elle, ils connaissent de plus en plus sa vie, son caractère et sa création littéraire. Ils ont un écrivain sérieux, assidu, et solitaire devant eux.
Le réalisme est la première puissance de la littérature française de la deuxième moitié du XIXe siècle. Il garde fermement cette place après la publication des oeuvres de Zola comme Nana en 1880, La débâcle en 1892, Fécondité en 1899. La force du réalisme se répand dans d'autres pays européens et ouvre une nouvelle ère de la littérature. Pour connaître le vrai visage du réalisme, il nous est nécessaire de faire attention à un roman qui est publié en 18521 sous le nom de Madame Bovary.

Mao Dun schreibt : Madame Bovary est la première création de Flaubert. Elle n'a pas exercé beaucoup d'influence lors de son apparition. On sentait seulement que ce nouveau visage du monde littéraire de la France était un écrivain impressionnant qui possédait certain don littéraire. On n'aurait jamais rêvé que Madamie Bovary influencerait toute la littérature française de la deuxième partie du siècle. Même Sainte-Beuve, le grand critique littéraire français qui apercevait déjà des points faibles du romantisme, a négligé ce premier chef-d'oeuvre du réalisme. Flaubert est un vrai artiste. Il est peut-être moins tolérant pour les faibles que Tolstoï et Dostoïevski, et ses oeuvres sont peu-être moins troublantes que celles de Balzac, mais il est meilleur qu'eux au point de vue artistique. Il cherche à éviter des descriptions sentimentales trop exagérées. Ses oeuvres sont des objets d'art bien sculptés avec soin. On trouve dans tous les mots, toutes les phrases, une maîtrise parfaite de la littérature."
"Flaubert est le fils d'un médecin réputé de Rouen. Il apprend la médecine et la loi avant de se consacrer entièrement à la littérature. Son meilleur ami est Louis Bouilhet qui deviendra poète. On croit que L'éducation sentimentale fait allusion à leur relation. Comme Frédéric, Flaubert part pour Paris à 19 ans. Et puis, il vit dans la villa à Croisset qu'il hérite de son père jusqu'en 1880. Il va à Paris fréquemment pour rendre visite à des amis. Il ne fait que deux longs voyages de toute sa vie, une fois en Orient à 30 ans, l'autre fois en Afrique pour mener une enquête sur le lieu où se déroule l'histoire de Salammbô."
"Précurseur du réalisme, Flaubert se trouve dans une époque de romantisme. Gautier est né un an avant lui, et Dumas fils trois ans après. Il est sans doute influencé par le romantisme. Mais il en est conscient des défauts qui se manifestent dans les oeuvres de Dumas fils. Il s'efforce de décrire des banalités originales. Ainsi il crée Madame Bovary, un chef-d'œuvre sans pareil qui brille parmi les oeuvres du romantisme qui cherchent les raretés. On est surpris par la musicalité de son oeuvre. Il est impossible de supprimer un mot d'une phrase. En tant que pessimiste, Flaubert décrit tous les défauts féminins dans Madame Bovary. Emma se détruit par sa curiosité féminine. Il ne vise pas à défendre la chasteté, mais à décrire un rêve. C'est le rêve qui fait vivre Emma. Mais la réalité de la vie est décevante. Toutes les illusions perdues, Emma ne peut que se donner la mort."
"La publication de Madame Bovary suscite de vifs intérêts de la part des critiques qui attendent avec impatience le deuxième roman de Flaubert. Mais l'auteur leur fait bien attendre. Son nouveau roman, Salammbô, est publié sept ans après. Les lecteurs sont surpris de trouver que l'histoire ne se passe plus en Normandie du XIXe siècle, mais dans un Carthage lointain oublié par les Parisiens. Le style réaliste est une grande particularité de Salammbô. Flaubert tient à reconstruire Carthage il y a des milliers d'années d'après des récits historiques. Contrairement à d'autres écrivains de fiction historique qui habillent simplement les personnages de costumes anciens, il met tous ses personnages dans la peau des gens de l'époque. Ceux qui le critiquent ne font plus de bruit, car il maîtrise les matériaux anciens aussi bien que les matériaux modernes. Toutes les phrases sont soigneusement étudiées de manière que son roman soit une création harmonieuse et musicale. Malheureusement, Salammbô est mal accueilli par les Parisiens qui attendent de Flaubert un roman d'amour. A la demande des lecteurs, l'auteur crée le troisième roman, L'éducation sentimentale, un roman qui décrit la vie parisienne des années 40. Il essaie de reconstituer l'aspect de l'ancienne ville de Paris après une longue étude des dossiers. Après Salammbô, il crée trois nouvelles qui cherchent à connaître la valeur de la vie : Un coeur simple, La tentation de saint Antoine, Hérodias. La tentation de saint Antoine est la plus importante oeuvre de Flaubert. Publiée en 1874, cette oeuvre rassemble toutes ses originalités littéraires. C'est à la fois un roman, une généalogie des dieux, et une histoire de la religion. Mais les lecteurs parisiens préfèrent Madame Bovary à La tentation de saint Antoine. Très déçu, Flaubert se refuge à Rouen et n'écrit plus. Il perd des amis très chers tels que George Sand, Gautier, Goncourt, ainsi qu'une grande partie de sa richesse. Il est mort en mai 1884 dans la tristesse et l'oubli."
26 1928 Brief von Zeng Pu an Hu Shi.
"Depuis que j'ai fait la connaissance de Chen Jitong, je lui rendais visite tous les jours... Il m'a indiqué la signification de la Renaissance, la différence entre le classicisme et le romantisme, le développement du naturalisme, de l'impressionisme et d'autres tendances modernes. En ce qui concerne le classicisme, il m'a appris à lire La vie inestimable du grand Gargantua, père de Pantagruel de Rabelais... les drames de Racine et de Molière ; en ce qi conerne le romantisme, il m'a appris à lire l'essai de Rousseau, le roman de Hugo..., le théâtre de Dumas père, l'histoire de Michelet ; et quant au naturalisme, il m'a appris à lire le roman de Flaubert, de Zola et de Maupassant..., le théâtre de Dumas fils, la critique de Taine..., des oeuvres de Daudet, France, Loti, ainsi que des oeuvres italiennes, espagnoles, anglaises et allemandes qui sont traduites en français. Je restais en contact avec des librairies de Paris, et j'ai lu nombre d'ouvrages de la littérature et de la philosophie. Ainsi, je suis devenu fou de la littérature. Je ne dormais plus, et j'ai attrapé une grave maladie qui a duré cinq ans."
27 1931-1932 Li Jianwu studiert an der Université de Paris.
28 1935 Li, Jianwu. Fuloubai ping zhuan [ID D22809].
Li Jianwu schreibt : "Je me rappelle que j'ai lu Madame Bovary en troisième année à l'Université. Je trouve que l'auteur est très sérieux. Son attitude et sa connaissance de la littérature sont à apprendre et à respecter. J'ai pris la décision d'étudier ses oeuvres."
Im Vorwort schreibt er : "L'écriture est toute son existence, les mots sont toutes ses émotions, et l'art est toute sa vie. Flaubert n'est pas un Balzac, mais un artiste. Stendhal est connu par la profondeur des ses oeuvres, Balzac par la grandeur, mais Flaubert par la perfection. Si sa théorie ne peut pas vous inspirer, ses oeuvres vous descendront droit dans l'âme."
Er schreibt : Un coeur simple donne une telle impression de simplicité, d'aisance et d'émotion, un tournant, dans la littérature de Flaubert, vers plus d'amitié et de pitié humaines, tournant qui ne nous paraîtra pas inattendu chez le créateur de Madame Arnoux. Il écrit Un coeur simple pour George Sand. Saint Julien donne l'impression d'un style plus beau, plus lumineux que toute autre oeuvre de Flaubert. Il n'y a peut-être pas dans la prose française de narration plus nourrie, plus ample et mieux tenue que celle de Saint Julien.

Zhou Xiaoshan : Li Jianwu décrit la jeunesse de Flaubert, et toute la période où il écrivait Madame Bovary, Salammbô, L'éducation sentimentale, La tentation de saint Antoine, Trois contes, Bouvard et Pécuchet. Se servant de la Correspondance et d'autres sources de référence, il fait du livre à la fois un document biographique de valeur et un livre populaire, car la présentation est vivante.
Li Jianwu enseigne aux lecteurs chinois l'histoire de Madame Delamarre, dont Flaubert avait tiré le personnage de Madame Bovary selon le conseil de Louis Bouilhet. Il laisse de côté des origines réelles de cette oeuvre, insistant sur le fait que la manière de traiter l'histoire par l'auteur est beaucoup plus importante que l'histoire elle-même. Il fait une analyse des personnages principaux : Homais, Léon, Rodolphe, Charles, et d'Emma. Ce qui attire en particulier son attention, c'est tout d'abord l'harmoine entre les personnages et les paysages.
Li Jianwu essaie de définir le roman historique en analysant le thème de Salammbô, qui est le fruit d'une passion flaubertienne pour l'antiquité, pour l'Orient. Il apprécie l'auteur français qui fait une recherche archéologique avant d'écrire, il s'extasie devant la valeur descriptive, picturale que Flaubert donne à son oeuvre. Li Jianwu fait une présentation détaillée du roman, chapitre par chapitre. Car le sujet carthaginois semble toujours étranger aux lecteurs chinois quatre ans après la première trauduction de Salammbô. La communication de Carthage avec les Chinois est coupée. Les Chinois n'ont aucun avantage sur les Occidentaux en ce qui concerne la connaissance de l'histoire de Carthage antique.
Li Jianwu considère Salammbô comme le plus parfait roman historique dont la beauté exceptionnelle procède de la composition des mots, des phrases, sont, pour l'essentiel, la reconstitution des idées qu'il a reçues de la part de la critique française au cours de sa recherche sur Flaubert.
Le livre de Li Jianwu se termine par l'analyse de la religion de Flaubert : la passion pour l'art. Il revient sur la théorie d'observation, sur l'impersonnalité, sur la forme et le contenu, sur tout ce qu'il peut trouver, et tout ce qui lui paraît nécessaire de citer sur la théorie artistique de Flaubert. Il nous fait découvrir la valeur unique de la Correspondance pour la recherche sur Flaubert.
29 1944 [Margueritte, Victor]. Dan shen gu nian [ID D22799].
Li Jieren schreibt im Vorwort : Li Jieren schreibt im Vorwort : "Le gouvernement français a fait des bêtises vis-à-vis de la littérature ces derniers temps. Il y a eu d'abort un procès contre Flaubert à propos de Madame Bovary, puis un autre procès de La garçonne. On s'aperçoit à travers ces deux procès qu'il y a pas mal d'idiots parmi les êtres humains. J'ai déjà traduit la première oeuvre accusée 'coupable' il y a dix-sept ans. Maintenant, j'ai fini la traduction de la deuxième oeuvre 'coupable'. Je n'ai d'autre intention que de présenter en Chine les plus stupides réactions du gouvernement français contre la littérature."
30 1948 Shao Quanlin schreibt in Da zhong wen yi con kan ; no 1 (1948) : "Depuis 1941 Tolstoï et Flaubert sont idolâtrés sans critique par les gens. La recherche de la littérature classique st à la mode. Des personnages comme Anna Karénine deviennent l'idole rêvée des jeunes. Sous le prétexte de conserver le patrimoine littéraire, certaines personnes se réduisent en esclavage de l'idéologie archaïque. Les anciennes écoles littéraires telles que réalisme et naturalisme envahissent leur esprit et finissent par les conquérir."
31 1953 Brief von Gustave Flaubert an Louis Bouilhet.
"Je pense à l'Inde, à la Chine, à mon conte oriental (dont il me vient des fragments)."
32 1980-1982 Zhou Kexi studiert französische Literatur an der Ecole normale supérieure in Paris.
33 2001 Qian Linsen : "La préconisation de Zola et de sa théorie, tant sous l'ange de l'évolutionnisme que sous le drapeau de la science et de la démocratie, n’est qu'un choix de la politique culturelle séparé de la littérature même. Pour Chen Duxiu et bien des autres, le naturalisme leur est uniquement un signe abstrait qui servira leur idéal de la littérature politique."

Sources (6)

# Year Bibliographical Data Type / Abbreviation Linked Data
1 1915 Chen, Duxiu. Xian dai Ouzhou wen yi shi tan. In : Qing nian za zhi ; vol. 1, no 3-4 (1915). [Littérature européenne moderne].
现代歐洲 文 轶事 坛
Publication / Flau49
2 1915 Chen, Duxiu. Xian dai Ouzhou wen yi shi tan. In : Qing nian za zhi ; vol. 1, no 3 (1915). [L'art de la litérature européenne].
现代欧洲文艺史谭
Publication / Zola3
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自然主義與現代中國小說
Publication / Zola2
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小 東西
Publication / Dau6
5 1924 [Prévost, Marcel]. Fu ren shu jian. Li Jieren yi. (Shanghai : Zhonghua shu ju, 1924). Übersetzung von Prévost, Marcel. Lettres de femmes. (Paris : Lemerre, 1892).
婦人書簡
Publication / Prev1
6 1926 [Rolland, Romain]. Bide yu Luxi. Luoman Luolan zhu ; Li Jieren yi. In : Xiao shuo yue bao (1926). = (Chengdu : Ren yan chu ban she, 1945). Übersetzung von Rolland, Romain. Pierre et Luce. (Paris : Ollendorff, 1918).
彼得与露西
Publication / Rol4

Cited by (1)

# Year Bibliographical Data Type / Abbreviation Linked Data
1 2000- Asien-Orient-Institut Universität Zürich Organisation / AOI
  • Cited by: Huppertz, Josefine ; Köster, Hermann. Kleine China-Beiträge. (St. Augustin : Selbstverlag, 1979). [Hermann Köster zum 75. Geburtstag].

    [Enthält : Ostasieneise von Wilhelm Schmidt 1935 von Josefine Huppertz ; Konfuzianismus von Xunzi von Hermann Köster]. (Huppe1, Published)