2003
Publication
# | Year | Text | Linked Data |
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1 | 1865 |
Labiche, Eugène. Le voyage en China [ID D22019]. Labiche schreibt : "La Chine est un pays charmant, partout des pagodes, partout des clochettes." |
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2 | 1866-1876 |
Larousse, Pierre. Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : Chine [ID D22054]. "Le gouvernement de la Chine est absolu ; il ne se voit limité ni par la juste action de l'opinion publique, comme ceux des peuples chrétiens, ni par les lois barbares d'un peuple ignorant, comme ceux des musulmans ; des traditions vagues, des maximes vaines sauvent seulement quelques apparences. Le palais reste fermé, le souverain ne voit et n'entend que quelques familiers, ce sont eux qui gouvernent en réalité. Comme dans tous les gouvernements despotiques, c'est un eunuque, une chanteuse, qui, caché derrière un rideau, tiraillent le mannequin impérial, aussi ne se plaint-on point du souverain. On dit que l'empereur est bon, mais que son entourage est mauvais, ce dicton chinois, appris dès l'enfance, se répète sans cesse, même sans réflexion." |
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3 | 1895-1955 |
Paul Claudel allgemein 1895-1955. Yvan Daniel : L'exotisme « chinois » claudélien n'est ni un exotisme de pacotille ni une croisade assimilant par force l'Asie au monde catholique. Dans toutes les oeuvres de la période, et même, singulièrement, dans Le Repos du. septième jour, les spécificités authentiques de la culture chinoise - au moins telle qu'elle était comprise à l'époque - sont présentes, et l'effort fourni pour les comprendre est partout visible. Cette volonté de comprendre prend forme dans deux mouvements : le premier consiste à adopter poétiquement le point de vue du Chinois, le second à approfondir l'observation à force de définitions et d'analyses. Voyageur, visiteur, marcheur, spectateur, habitant, poète, dramaturge, diplomate, infatigable lecteur... la multiplication des points de vue et des approches conduit à la production de textes de types différents : rapports consulaires, poésies, drame, études et conférences. Tous les domaines sont alors abordés et liés : économie, histoire, géographie, droit, finance, religion, ethnologie, science, zoologie... Cette multiplication permet, lorsqu'on en considère dans le même temps les différentes parties, de prendre la mesure de la vision holistique claudélienne. Les Cinq Grandes Odes sont en ce sens le moment d'un tournant important, elles contiennent en effet la justification du désir d'unité dans la récapitulation poétique, qui apparaissait déjà implicitement dans certains poèmes antérieurs. Le statut de l'étranger, dans ces conditions, est à la fois magnifié et mis en péril : l'exotisme claudélien est paradoxal. D'une part, l'empire du Milieu est l'objet de tout l'intérêt de l'auteur qui l'habite poétiquement et n'hésite pas à adopter son point de vue pour le mieux comprendre, d'autre part, il est profondément relié à l'« univers indéchirable » et soumis au regard globalisant du poète. L'intérêt porté à la Chine va parfois jusqu'à la fascination mais ne peut bien sûr pas être considéré séparément de la foi catholique de l'auteur, et le rêve de l'unité spirituelle de l'humanité n'est pas séparable du désir de la conversion universelle. De ces ambiguïtés naîtront certaines tensions contradictoires que nous étudierons. Les fonctions diplomatiques de Claudel sont : Economie, échanges commerciaux, statistiques, analyses, développement des transports, négociation du chemin de fer Beijing-Hankou, l'influence militaire et l'arsenal de Fuzhou, le système politique et le fonctionnement de la société. Claudel ignore le chinois mais les observations qu'il fait sur le terrain sont complétées par les échanges qu'il peut avoir avec les religieux présents sur place, évidemment for attentifs aux traditions loca.es. Les soirées au Consulat étaient occupées à discuter les coutumes religieuses des Chinois, aussi bien avec les Jésuites qu'avec les missionnaires appartenant à d'autre ordres. Les allusions aux différentes spritualités de l'Asie – hindouisme, bouddhisme, confucianisme, taoïsme – parcourent toute l'oeuvre claudélienne, de façon apparemment dispersée et décousue : on découvre au fil des textes des analyses, des comparisons, éventuellement des condamnations, mais aussi des analogies, des rapprochements, des condisérations syncrétiques qui peuvent a priori sembler étonnantes. Si l'on rapproche toutes ces allusions pour en faire la synthèse afin de saisir l'ensemble du point de vue claudélien, on est tout d'abord frappé par d'apparentes incohérences, mais elles finissent par se résoudre dans la perspective d'une singulière preparatio evangelica dédiée à l'Extrême-Orient. Gilbert Gadoffre : Pour un homme qui avait décidé d'aborder la Chine avec ses yeux, les arts plastiques posaient moins de problèmes et moins de pièges que la philologie. Du bouddhisme il côtoie les monastères et les ermites, les seuls, dans le Fujian, à pouvoir offrir une image de sa vie contemplative, qui croit avoir entendu l'appel du cloître ; mais pour peu qu'il ouvre un livre sur Bouddha ou qu'il prête l'oreille aux propos des missionnaires, il entrevoit dans la quête du Nirvâna un peu de cette complaisance au Néant des philosophes fin de siècle contre laquelle il avait réagi avec violence. Il est également très sensible à la poésie des cultes chinois, à l'omniprésence du sacré dans la ville et dans la campagne, à « ce sentiment partout du surnaturel, ces temples, ces tombeaux, ces humbles petits sanctuaires sous un arbre où le culte se compose d’une bauette d'encens et d’un morceau de papier ; tout cela m'était comestible ». Mais quand il se renseignait sur ces cultes, il ne pouvait que trouver à l'origine des croyances et des superstitions indiscutablement païennes. Aussi courait-il le double risque de fermer les yeux sur certaines incompatibilités, ou bien, en réagissant trop brutalement, d'atteindre dans ses fondements la notion même de surnaturel. Lucie Bernier : Après quatorze ans en Chine, Paul Claudel ne connaît pas la langue chinoise et n'a donc qu'une connaissance indirecte de la littérature et de la philosophie chinoise. A le lire, on s'aperçoit que l'appropriation des écrits de Laozi de de Zhuangzi dans son oeuvre exprime non seulement l'assimilation d’idées philosophiques vues à travers des traductions, principalement celles du Père Léon Wieger et de Stanislas Julien, mais aussi l'influence d'une littérature populaire chinoise à thème daoiste. La préoccupation de Claudel pour la philosophie daoiste se déroule en deux temps. La première phase consiste en ses premières années en Chine (1895-1909), interrompus par des séjours en France d'une durée respective d'un an en 1900 et 1905. La deuxième phase est marquée par son retour en Asie grâce à l'obtention d'un poste d’ambassadeur à Tokyo de 1922-1927. Ces années au Japon le ramènent dans le temps et peuvent être désignées dans ses écrits comme étant une période de réminiscences de la Chine. Converti au catholicisme depuis 1886, Claudel sera dans les années suivantes en proie à une crise existentielle et spirituelle qui le laisse dans l'incertitude. Vers les années 1890 qu'il 'découvrira' le dao. Il cherchera dans l'inconnu la confirmation de sa foi. Même si ces connaissances sur la philosophie daoiste sont très limitées, l'influence en est apparante dès la première version de La ville avec des images telles les associations père-ciel / mère-terre. Ces éléments daoistes sont empruntés au chapitre XX du Dao de jing. Claudel suit le courant européen et au Japon, il relit le Dao de jing tout en élargissant ses connaissances par la lecture dautres livres daoistes tel celui de Zhuangzi, Nan hua zhen jing. L^influence de ce livre inspire plusieurs écrits de Claudel dans lesquels apparaissent en filigrane les éléments reliés à Zhuangzi. Tout au long de sa vie, Claudel est convaincu de la supériorité de la religion chrétienne. Certes, il idéalise la Chine mais c^est justement parce qu'il se tourne vers son passé qu'il ne peut s'empêcher d'émettre certains commentaires défavorables sur l'état présent de la Chine et sa soi-disant inertie. |
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4 | 1895 |
Briefe von Paul Claudel an Stéphane Mallarmé. « Me voici au milieu de mon papier sans vous avoir encore parlé de la Chine. J'y vis et je m'y plais, mais les pays tropicaux que j'ai vus à mon passage ont pour moi un charme que je ne puis oublier. La chaleur du paradis de la vie y est trop forte et la diarrhée qui prend au ventre ceux qui y séjournent trop est comme la dissolution de l'individu qui cède. La Chine est un pays ancien, vertigineux, inextricable. La vie n'y est pas atteinte par le mal moderne de l'esprit qui se consière lui-même, cherche le mieux et s'enseigne ses propres rêveries. Elle pullule, touffue, naïve, désordonnée, des profondes ressources de l'instinct et de la tradition. J'ai la civilisation moderne en horreur, et je m'y suis toujours senti étranger. Ici, au contraire, tout paraît naturel et normal. » « C’est déjà chose faite, et des esquisses de Pagode, Jardins, Ville la nuit sont déjà en chantier. » |
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5 | 1898-1900 | Bertrand Cothonay ist Priester am Arsenal von Fuzhou (Fujian). |
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6 | 1899 |
Claudel, Paul. Propositions sur la lumière, Bouddha. In : Mercure de France ; 1er juin (1899). Bouddha. « Puisque chaque créature née de l'impression de l'unité divine sur la matière indéterminée est l’aveu même qu'elle fait à son créateur, et l'expression du Néant d'où il l'a tirée. Tel est le rythme respiratoire et vital de ce monde, dont l’homme doué de conscience et de parole a été instituté le prêtre pour en faire la dédicace et l'offrande, et de son néant propre uni à la grâce essentielle, par le don filial de soi-même, par une préférence amoureuse et conjugale. Mais ces yeux aveuglés se refusèrent à reconnaître l’être inconditionnel, et à celui qu'on nomme le Bouddha il fut donné de parfaire le blasphème païen. Pour reprendre cette même comparaison de la parole, du moment qu'il ignorait l'objet du discours, l'ordre et la suite lui en échappèrent ensemble, et il n'y trouva que la loquacité du délire. Mais l'homme porte en lui l'horreur de ce qui n’est pas l'Absolu, et pour rompre le cercle affreux de la Vanité, tu n'hésitas point, Bouddha, à ambrasser le Néant. Car, comme au lieu d’expliquer toute chose par sa fin extérieure il en cherchait en elle-même le principe intrinsèque, il ne trouva que le Néant, et sa doctrine enseigna la communion monstrueuse. La méthode est que le sage, ayant fait évanouir successivement de son esprit l'idée de la forme, et de l'espace pur, et l'idée même de l'idée, arrive enfin au Néant, et, ensuite, entre dans le Nirvana. Et les gens se sont étonnés de ce mot. Pour moi j'y trouve à l'idée de Néant ajoutée celle de jouissance. Et c'est là le mystère dernier et Satanique, le silence de la créature retranchée dans son refus intégral, la quiétude incestueuse de l'âme ssise sur sa différence essentielle. » Yvan Daniel : L'attaque du Bouddhisme est bien plus violente dans Bouddha. Ce texte est essentiel pour comprendre et mesurer l'étendue de la condamnation claudélienne. L'on peut y distinguer quatre parties, dans la première, Claudel explique l’origine du 'roman mythologique' humain de la même façon qu'il le fera dans Sous le signe du dragon, comme le désir d'imposer 'un nom propre' aux 'forces de la Nature', puis décrit brièvement le culte idolâtrique, quelque peu ridiculisé par la multiplication démesurée des statues adorées. La seconde partie est plus importante, elle s'attache à considérer ce que l'on pourrait appeler la pensée chinoise - tant le terme de 'philosophie' semble peu idoine – avant l'arrivée du Bouddhisme. La troisième partie envisage l'hypothèse d'un monde chinois ayant progressé en dehors des influences bouddhiques. Claudel accepte de considérer que la philosophie ancienne des Chinois, du moins celle des 'Classiques' traduits par les jésuites, ne s'oppose pas aux fondement du Christianisme. |
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7 | 1901 |
Claudel, Paul. L'arbre ; Tête d'or ; L'échange ; Le repos du septième jour ; La ville ; La jeune file violaine. (Paris : Mercure de France, 1901). [Geschrieben 1890-1897]. Le repos du septième jour. Acte I : Administration de la Terre. Acte II : Descente dans l'abîme. Acte III : Ascension vers le Ciel – Sainteté. Er schreibt 1954 : « D'une part un peuple plein de sève, fidèle à ses 'manières' immémoriales, d'autre part à travers les superstitions, à travers le Bouddhisme, le Confucianisme et le Tao (combien amusant et intéressant le Tao !) quelque chose d'antique et de vénérable, où les anciens Jésuites avaient vu comme une ombre de la Vérité révélée ! Que de conversations j'eus à ce sujet avec mon saint ami, le Père [Emile-Genest-Auguste] Colombet, qui me prêta le fameux livre du Père [Joseph] de Prémare ! C'est de ces conversations qu'est issu ce drame le Repos du septième jour. » Yvan Daniel : Claudel ne cite pas précisément les écrits de Joseph Henri-Marie de Prémare, mais de nombreux indices permettent d'affirmer qu'il a lu certains d'entre eux. Les oeuvres chinoises ayant influencé Le repos du septième jour étaient toutes contenues dans les premières lignes du Notitia linguae sinicae [ID D1815]. Une lecture profonde permet de suggérer que Claudel n'a pas voulu illustrer grossièrement les théories de Prémare, il les a fait apparaître 'en figure', c’est-à-dire, par définition, de façon indirecte et symbolique. Il n'avait utilisé pour préparer la rédaction de son drame que les éléments fournis par cette oeuvre, réutilisant ces morceaux de phrases traduits sans contexte ni référence précise. Mais la lecture du Notitia ne suffit pas, pour expliquer les autres allusions présentes dans le drame, et les passages qui montrent une connaissance réelle de la culture chinoise des Classiques. Pour ce qui concerne l'antiquité chinoise, Claudel a vraisemblablement étudié les traduction d'ouvrages historiques, annales ou 'chants' des Classiques. L'étude de l'antiquité chinoise dans Le repos du septième jour a montré que de nombreux passages de l'oeuvre semblent directement issus des lectures de l'auteur qui disposait d'un fonds assez important à l'époque de la rédaction. L'imagination et le style claudélien sont venus transformer et enrichir un matière originelle d'ailleurs sèche et souvent brève à cause des impératifs de la traduction ; on voit mal cependant comment tant d'éléments proprement chinois et remontant à la plus haute antiquité auraient pu être entièrement inventés par l'auteur avec tant de justesse. Ce sont ces ouvrages qui pouvaient apporter à Claudel le plus d'informations, et donner au Repos ce ton et ce lexique qui rappellent sans cesses les traductions jésuites. Claudel partage d'ailleurs avec la Compagnie de Jésus cette fascination pour la figure du Fils du ciel. Claudel néglige la disposition rituelle du souverain et des dignitaires dans le palais, le premier étant 'tourné vers le midi pour montrer qu'il est ce que le principe de lumière et de chaleur est pour la nature', et les autres 'tournés vers le Nord'. Mais une telle mise en scène théâtrale n'aurait sans doute pas pris son sens face à un public occidental. La seule 'erreur' importante est celle de la procédure d'intronisation du nouvel empereur, à l'acte III. Selon la tradition, l'empereur est 'l'homme unique' et il ne peut y avoir de nouvel empereur de son vivant, car il ne peut y avoir 'deux rois dans le monde'. L'auteur fait de l'empereur un sage retiré du monde, ou même un saint, entremêlant ainsi habilement l'idéal confucianiste de la sagesse et l'idéal monastique chrétien. Cette fin est d'ailleurs préméditée, puisque Claudel n'ignorait pas que la tradition chinoise refuse que deux empereurs vivent en même temps. Si la mise en scène du protocole impérial est imparfaite, parfois 'occidentalisée' ou déformée par les modifications nécessaires dues au sens se l'oeuvre, les points majeurs de l'étiquette et la répartition des fonctions de cour sont conformes à la tradition. Claudel imagine et met en scène l'apparition des prémices du christianisme dans la Chine antique. Ses références sont alors essentiellement religieuses, fondées sur les ouvrages des anciens figuristes jésuites qui pensaient avoir retrouvé 'en figure' dans les Classiques chinois, les vestiges de la révélation chrétienne. Yvonne Y. Hsieh : Segalen first conceived the play Le combat pour le sol as a response to Paul Claudel's Le repos du septième jour. In a letter to Pierre d'Ythurbide (1913), Segalen expresses his disappointment over Claudel's work : "Ici, empoignant le grand mythe dur et pur du Fils du Ciel, il a produit un chaos sans consistance, et ce qui est pis que tout, une oeuvre bien ennuyeuse. Il avait un sujet précisément et admirablement dramatique. Il tenait entre ses deux grands poings un conflit, l'un des plus grands conflits qu'on puisse imaginer sous le Ciel puisque le Ciel de Chine rencontrait le Ciel Latin. Le résultat : deux fort longs sermons ennuyeux." The emperor in Claudel's play ventures into the netherworld in search of an explanation. There, he learns of the true God first from the demon, then from an angel who reveals the solution to his problem ; namely the consecration of the seventh day of the week as a day of rest. Lucie Bernier : Claudel juxtapose les éléments daoistes et chrétiens. L'Empereur Nouveau habillé des habits pontificaux reflète bien cette façon de s'exprimer. Dans cette première étape de l'interprétation de Laozi, l'image du Vide est récurrente mais sans toutefois contenir encore l'osmose entre les deux cultures qui caractérisera les écrits ultérieurs à 1921. La ville Bernard Hue : Les premières traces de taoïsme dans l'oeuvre de Claudel, peuvent être décelées dès 1890, dans la première version. Claudel converti se montre plus soucieux d'idées, de doctrines, de pensées que d'expression plastique et de recherches esthétiques. Deux appels simultanément se font entendre : celui de Dieu et celui du siècle, de ce monde tout rempli d'amour et de beauté, fait, lui semble-t-il, pour être passionnément conquies. C'est dans cette atmosphère de partage que se situe la découverte du tao. La ville reflète les permieères traces d'une connaissance toute récente du tao. Deux images, celles de la Terre et celle du Ciel, font penser à la conception du yin et du yang. Lucie Bernier : La ville devient la pièce témoin des premières tentatives de recherche vers l'Autre de Claudel. |
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8 | 1902 |
Korigan, Pol. Chinois et chinoiseries [ID D22043]. Er schreibt : "Quand [un Chinois] me regarde comme s'il était myope, je crois qu'il m'observe et m'étudie ; je suis gêné, il ne l'est pas. Il me trouve peut-être nouveau et curieux ; lui n'excite pas ma curiosité... Il écoute ce que je dis, veut voir ce que j'ai dans la main, lirait mes lettres, et se moucherait avec mon mouchoir, s'il n'avait pas l'habitude de se servir des ses doigts... Je le trouve insupportable, je ne m'explique nullement ses manières ;... Ce monsieur est un gentleman du Céleste Empire." |
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9 | 1903 |
Brief von Paul Claudel an Gabriel Frizeau. "Moi aussi j'ai lu autrefois des poèmes indiens et les livres bouddhistes. Ils contiennent le blasphème radical qui est l'amour et la recherche du Néant. L'homme diffère de Dieu par le degré d'être qui lui manque : l'inversion diabolique par excellence est d'aimer l'absence de tout être. D'ailleurs depuis dix ans que je vis dans ces pays, je comprends mieux l'inénarrable enfantillage des Asiatiques." |
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10 | 1909-1910 |
Segalen, Victor. Briques et tuiles [ID D21834]. Er schreibt : Le livre sur la Chine. "De quelle tarentule sont-ils donc tous piqués ! 'L'âme chinoise' ! 'La Chine en main' ; 'Toute la Chine en trois cents pages'... Reportons ces titres en Europe, à la France, et savourons leur ridicule précis ! Esprit de Reclus et traités d'instituteurs ! Puis, cette obstination après avoir (non pas sans profit ni finesse toujours) regardé le Chinois, cet entêtement à vouloir fixer à jamais, et ce qu'il est, et ce qu'il n'est pas ! Stupidité audacieuse et boiteuse ! Définir, cataloguer, limiter, classer ! Tout d'abord, toute affirmation chinoise (ou autre, n'est-ce pas) appelle sa négation même... Et dans quel but ? Que ce jeu m'indiffère ! Ceux qu'il l'ont joué furent des gens qui croyaient avoir tout dit en prononçant leurs arrêts comiques. je ne crois pas être de ceux-là." Yvan Daniel : Segalen, qui prononça décidément un jugement direct ou indirect sur tous les travaux de Paul Claudel, parla de cette vague d'Européens désireux de rendre compte du monde chinois et, bien qu'on ignore si Claudel lui avait parlé de ses projets, les propos qu'il tient évoquent pour nous le travail du Consul. |
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11 | 1913 |
Segalen, Victor. Le combat pour le sol [ID D21487]. Brief von Victor Segalen an Pierre d'Ythurbide. "J'ouvre Le repos du septième jour. Et malheureusement, tristement, je n'admire plus. Claudel, en prise avec le carton coloré du Sud, en fait du diorit et du marbre. - Ici, empoignant le grand mythe dur et pur du Fils du Ciel, il a produit un chaos sans consistance, et ce qui est pis que tout, une oeuvre bien ennuyeuse. Il avait un sujet précisément et admirablement dramatique. Il tenait entre ses deux grands poings un conflit, l'un des plus grands conflits qu'on puisse imaginer sous le Ciel puisque le Ciel de Chine rencontrait le Ciel Latin. Le résultat : deux fort longs sermons ennuyeux. J'ai peine à indiquer la pauvreté du décor impérial, les maladresses and un protocole dogmatique qu'il vaut mieux ne pas aborder si l'on en est pas maître. Enfin ceci pouvait se racheter par le conflit signalé : mais un conflit suppose deux adversaires. L'un, le Fils du Ciel, est déjà bien terne, embarrassé, verbeux à l'extrême. L'autre, le Fils de Dieu, n'est pas encore devenu le magnifique Dieu Claudélien. Et je ne puis pas dire autre chose que l'ennui douloureux de voir un aussi grand sujet enterré sous des pelletées de mots." Yves Daniel : Le combat pour le sol, dans le contexte agraire de la civilisation chinoise, rappelle bien évidemment le labeur des paysans qui oeuvrent à la fécondation de la terre, au centre de ce que Segalen appelle la 'splendeur céréale'. Les travaux agricoles quotidiens, dans ce drame, sont suspendus par une mystérieuse malédiction, mais le 'combat' ne prend pas pour autant fin, l'effort des laboureurs devenu inefficace s'élève à la hauteru de l'Empereur, seul à pouvoir combattre 'l'influx' maléfique. Le drame est né de la lecture du Repos du septième jour de Paul Claudel et fut conçu au cours d'une 'nuictée d'opium', 1913. Il existe deux manuscrits, le premier fut rédigé 1913, le second 1918. Le repos du septième jour est le répit hebdomadaire, jour où le travail des champs cesse pour lasser place au recueillement paisible, jour où les acteurs de la création et le Créateur lui-même s’accordent le relâchement au profit de la prière. Le Prologue met en scène un messager impérial qui constate, au milieu des paysans de la province, que la « terre est malade », touchée par une mystérieuse malédiction à propos de laquelle les personnages savent peu de choses. L'acte I se déroule dans la Cité Interdite, les concubines attendent une cérémonie au cours de laquelle on va attribuer un nom particulier à l'une des plus appréciées, « L'Étrangère », qui est occidentale. Mais l'heure est grave car l'« influx » néfaste qui touche l'Empire a forcé l'impératrice à inviter le Fils du Ciel à procéder à des sacrifices particuliers pour ramener l'abondance et la bénédiction. L'Empereur paraît, attristé, offre à l'Étrangère son nom, « Élue-du-Ciel », et annonce qu'il doit s'isoler dans le Temple de la Pureté pour se préparer aux sacrifices. Un cortège pénal interrompt le dialogue : on présente à l'Empereur un homme dont la condamnation ne peut attendre, tant il trouble la paix de l'Empire, un prêtre missionnaire. Sa condamnation est prononcée, et c'est en vain qu'Élue-du-Ciel intercède auprès de l'Empereur qui ne comprend pas sa langue. La deuxième scène se déroule dans les ténèbres d'une salle du Temple, le Fils du Ciel médite et jeûne, seul. Torturé par la faim, il goûte l'huile de sa lampe, unique nourriture accessible. Il s'interroge, dans un long monologue, sur l'opportunité de la condamnation prononcée, alors une voix intervient : il s'agit de celle du prêtre exécuté il y a peu qui prophétise que le « Ciel descendra ». Mais les conceptions « religieuses » des deux personnages sont si différentes qu'elles conduisent à des incompréhensions et à des quiproquos. Leur seul lien est Élue-du-Ciel qui apparaît et peut maintenant tenter de se faire comprendre. Ces propos de chrétienne, néanmoins, se heurtent aux conceptions de l'Empereur : « Je comprends les mots... l'idée reste creuse... », dit-il. Un cortège rituel interrompt le dialogue : le sacrifice « ordinaire » a lieu, mais il échoue. L'acte II se déroule sur la « Terrasse aux Étoiles », observatoire impérial. Les astrologues sont dans une grande confusion car les présages sont néfastes. Le Duc Grand Astrologue apprend par un eunuque la nouvelle de la maladie d'Élue-du-Ciel. L'Empereur, quant à lui, prononce sur la Terrasse des mots qui ne sont pas « conformes » aux rites. La cour rend l'« Influx » responsable de la mort prochaine de l'Étrangère, craignant la colère du Fils du Ciel. C'est à la scène III que l'un et l'autre se rencontrent. Élue-du-Ciel répond à l'amour terrestre de l'Empereur par une tentative pour le convaincre de l'Amour chrétien du Ciel, sacrifice absolu. Mais les deux ne peuvent s'entendre et l'Empereur lui reproche d'avoir « importé » ses dieux avec elle. La mort, finalement, emporte la jeune femme et toutes les catastrophes touchent l'Empire : mort du prince héritier, pétitions, rébellions... L'Empereur prend la parole pour clore l'acte, mais ses mots, une fois encore, ne sont point « conformes ». L'acte III a lieu dans le Temple du Ciel. Le cérémoniaire s'interroge car rien de ce qui est prévu ne respecte les rites. L'Empereur paraît, vêtu en homme pauvre, le fantôme du prêtre vient à lui, avec Élue-du-Ciel - nous sommes à la dernière « veille de la nuit avant l'aube du printemps ». Le Fils du Ciel refuse aux deux fantômes l'accès de ce Ciel qu'il dit être le sien, mais les deux personnages sont emportés vers les deux, « enveloppés comme de flammes », le laissant dans une grande perplexité. Finalement, la pluie tombe, l'abdication un moment envisagée est oubliée, la malédiction prend fin. L'Empereur renvoie les personnages présents à l'audience : « Voici le riz et voici l'abondance. Allez manger dans le rassasiement. » Lui seul aura encore faim, car il a livré son coeur, « et mêlée aux fumées quelque chose d'insaisissable et d'inconnu s'est enfuie... » Yvonne Y. Hsieh : Segalen first conceived the play as a response to Paul Claudel's Le repos du septième jour. The action takes place in an equally inderterminate era of Chinese history. For the décor of the play, Segalen makes use of the architecture with which he became familiar during his stay in Beijing. In the play, not only is there a prolongued duel between the Chinese and the Latin Heaven, but also a more personal debate between the Emperor and 'l’Etrangère', between him and the martyr, and between the Epress and the foreign favourite. Anne-Marie Grand : Dans une 'lettre circulaire' pour ses amis et adressée à l'un d'eux, il analyse les emprunts de Paul Claudel à l'art chinois et conclut que le champ reste ouvert car pour ce dernier "toute inspiration 'formelle', toute rénovation dans les formes n'a rien à faire ici avec la Chine. Claudel n'a pas vu les ressources nouvelles d'un texte bref et jaloux, adouci de commentaires. Ni tout le symbolisme brutal et originel contenu dans les figurations primitives. Ni cette réthorique prudente de l'ode qui s'avance par une sorte de piétinement ; - ni l'impersonnalité fonctionnelle de l'histoire annalistique. Ni ce dialogue impérial où des réticences, des chutes soudaines de voix remplacent le mot Empereur". Cette lettre est importante dans la mesure surtout où Segalen y recense les formes littéraires chinoises qu'il transplantera dans son oeuvre, les explorant systématiquement les unes après les autres. Il est notable, qu'il ne s'attache qu'à des formes que l'on peut qualifier d'archaïques, ce que confirme même un rapide survol des textes. Les emprunts du poète ne concernent que la littérature la plus antique de la civilisation chinoise : le Shi jing, le Li ji et les Annales historiques. |
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12 | 1920 |
Hovelaque, Emile. Les peuples d'Extrême-Orient : la Chine [ID D22044]. Er schreibt : "[En Chine], les frontières entre le réel et le rêve sont effacées, et le Jaune habite familièrement un monde de cauchemar... Tout dans ce pays étonne et déconcerte l'Européen. Ce monde est bien un autre monde, si éloigné du nôtre, soumis à des influences inconnues si nombreuses et si générales, qui n'ont point chez nous d'analogies, qu'on à peine à le croire réel, et que l'on désespère d'en deviner jamais le secret irritant." |
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13 | 1936 |
Claudel, Paul. L'affût du lutteur. In : Nouvelles littéraires ; 9 mai (1936). « Pendant de longues années, j'ai assisté avec horreur à cette hideuse période d'anarchie qui a suivi la destruction de l'ancien empire. J'ai vu des photographies, représentant, à la porte des villages détruits, des piles de têtes qui rappelaient les expéditions des anciens Arabes esclavagistes au centre de l'Afrique. Les provinces du centre ont été ravagées par la famine, la peste et l'inondation, de telle sorte qu'on ignore si elles pourront jamais être restaurées célèbres. Tous les ans réguilèrement on asistait aux débats à main armée de Tchang Tsao-lin, et de Wou Pei-fin, sans parler d'un tas d'autres rapaces. Le commerce était détruit, les étrangers, lâchement abandonnés par leurs Etats respectifs, insultés et maltraités jusque dans leurs concessions. » |
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14 | 1947-1948 |
Paul Claudel überarbeitet sein Livre sur la Chine. Yvan Daniel : Le Livre sur la Chine dans ses premières versions avait la vivacité et la sagacité d'une autre ambition. Sans réduire, si l'on ose dire, à l'Empire Céleste, il présentait déjà les idées fondamentales de ce qui allait devenir und vision envisageant la majeure partie de l'Asie orientale : Chine, Japon, mais aussi Union indochinoise française. Il proposait dans une langue claire et directe und analyse perinente, élargie et complexe de la situation géographique, politique, straté gique, économique et financière de cette région du globe. |
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15 | 1948.7 |
Claudel, Paul. Sous le signe du dragon [ID D3550]. (7) Sekundärliteratur Gilbert Gadoffre : Claudel voit dans la Chine au lendemain de la révolte des Boxers un état inadapté à l'économie mondiale, condamné par le déséquilibre chronique de la balance du commerce extérieur à être inéluctablement colorisée par les puissances européennes. Le tableau que Claudel nous propose de la religiosité chinoise est une sorte de négatif photographique de celui d'Eugène Simon. Ecrire trente-sept pages sur la religion des Chinois sans mentionner, ou presque, Confucius, sans accorder la moindre attention au culte ou aux livres confucéens peut sembler un tour de force aberrant. Il est vrai qu’un mode de présentation habile lui permet de se débarrasser du moule traditionnel des 'trois religions de la Chine' : il était légitime de montrer après Wieger, que l'homme du peuple n'a guère conscience de doctrines aux frontières tranchées, qu'il pratique une sorte de syncrétisme dans lequel Laozi, Confucius et Bouddha sont quelque peu confondus et jouent un moindre rôle que le culte des ancêtres, la croyance aux esprits et à la métempsychose. Claudel fait expier à Confucius le rôle de demi-dieu positiviste qu'on avait voulu lui conférer. La Chine redevenait ainsi le champ clos où l'Occident chrétien vidait ses querelles qu'il était si tentant de projeter sur l'image de Confucius. Le taoïsme par contre, est pour Claudel un objet de fascination. Non pas le taoïsme populaire, mais le Dao de jing, parcouru dès le premier séjour en Chine, et l'admirable livre de Zhuangzi qui sera une source d'inspiration à Tokyo. Tout plaît au poète chez les philosophes taoïstes : l'irrationalisme agressif, l'anti-confucéisme anarchisant, le goût du paradoxe, la cocasserie beroque, les préceptes de non-intervention, de non-action. Il interprète le taoïsme à travers un certain nombre d'images et de concepts symbolistes. C'est ainsi que le vide taoïste autour duquel s'organise l'être, le non-agir, oeil immobile au centre du cyclone qui gouverne le devenir, finit par se superposer aux notions mallarméennes de 'blanc' et de non-dit. Le taoïsme est ainsi digéré, assimilé par l'organisme claudélien qui en fait une synthèse complexe. Vers la fin de son séjour en Chine, Claudel a imaginé une explication rationnelle : l'existence de deux bouddhismes, un bon et un mauvais. Le mauvais, c'est le bouddhisme du Petit Véhicule, limité à quelques pays de l'Asie méridionale, et plus particulièrement Ceylan. Il n'est qu'une « méthode progressive d'anéantissement (ou simplement d'abrutissement) ». Il paraît avoir eu, ajoute Claudel, « une existence positive assez courte avant que quelques cranes anglais lui aient rendu un semblant d'existence ». Les philosophes à l'allemande et les cranks à l'anglaise ne connaissaient que ce bouddhisme-là, grâce auquel on pouvait se réclamer de l'assentiment de millions d'hommes pour fonder la croyance en un idéalisme philosophique de tendance nihiliste. Cette école, prétend Claudel, n'a plus guère qu'une existence livresque, alors que le bouddhisme bénéfique, celui du Grand Véhicule, est celui qu'on peut observer en Chine et au Japon. Celui-là est une vraie religion, au sens occidental du mot, il maintient l'idée de « puissances supérieures qui s'intéressent à notre sort », il fortifie « l'idée du mérite et du démérite », et même, dans une certaine mesure « l'idée de péché, d'une souillure entraînant le désir de purgation ». Yvan Daniel : Claudel ne retient pas les allusions historiques qui étaient rapidement évoquées dans le Livre sur la Chine, il laisse ainsi de côté les éléments historiques datant de l'Antiquité ou du XVIIe siècle, pour n'envisager le Japon qu'à partir de sa 'Restauration'. On ne peut que constater que les propos tenus dans le Livre sur la Chine sont pour le moins extrêmement hardis : ils remettent en cause toute la politique économique et commerciale des puissances occidentales en Chine, et n'hésitent pas à proposer de mettre en oeuvre des actions communes qui auraient bouleversé tout ce qui avait été accompli jusqu'alors et nui à bon nombre d'intérêts. Si les deux oeuvres d'éclairent indubitablement l'une l'autre, Sous le signe du dragon semble prudemment contourner ces propositions – presque révolutionnaires - : Claudel les jugea-t-il utopistes, estimant inutile alors de les reformuler ? Les différences importantes qui existent entre le Livre sur la Chine et Sous le signe du dragon sont souvent expliquées par la prudence de Claudel ou l'évolution de ses opinions ou façons de penser. Ces causes ne sont en effet nullement à négliger ; néanmoins, à considérer beaucoup plus simplement les textes on peut légitimement suggérer que l'auteur a souhaité faire le nécessaire, dans la dernière version, pour que le texte soit agréable à lire. Les premières versions, outre le caractère désordonné inhérent au plan incomplet et encore indécis, foisonnent en effet de développements particulièrement arides qui sont dans bien des cas issus de la réutilisation par Claudel des informations qui avaient servi à rédiger ses rapports consulaires. Même si Claudel a pu être amusé par les nombreuses anecdotes de Chinese characteristics, et a emprunté à Arthur Smith quelques idées piquantes pour décrire le Chinois dans sa vie quotidienne ou ses rapports à l'argent, l'approche quelque peu simpliste du religieux britannique a bien évidemment été volontairement 'oubliée'. Claudel s'emploie certes à rendre son texte plaisant, mais sans aller jusqu’à la plaisanterie moqueuse. Il ne pouvait d'ailleurs sans doute pas de satisfire de l'approche de Smith, en particulier dans le domaine spirituel et religieux, car celui-ci présente une analyse pour le moins malhabile et manquant de clairvoyance. Le chapitre 'Religion' sur confucianisme, taoïsme et bouddhisme, a été rédigé probablement en 1911. Il est marqué par l'influence de la lecture des ouvrages de Léon Wieger, mais il est aussi le résultat des livres de Smith, Edkins et Parker. L'auteur mets en valeurs dès le premier point, la religion archaïque chinoise du culte du Ciel. Le 'culte des morts' fait l'objet de la seconde partie. Il est directement lié au confucianisme qui est pour partie fondé sur la piété filiale. Claudel ne néglige nullement la doctrine de Confucius, même si le nom n'est pas explicitement cité. Le chapitre IV contient l'esposé de tous les points essentiels de la doctrine confucéenne : le culte des ancêtres, la piété filiale, l'intérêt majeur porté au 'nom' et à l'écriture, la question des rites. Les références et les explications confucéennes sont assez étrangement suivies d'une série de citations du Dao de jing de Laozi. La partie II se termine alors dans une certaine confusion : les allusions à Confucius ne sont pas clairement explicites, les extraits du Dao de jing ne sont pas commenté. Le chapitre contient une série de citations d'auteurs chinois qui établissent leur représentation du monde sur le principe yin-yang. Le commentaire claudélien commence par présenter ce système comme 'l'étroite conjonction des deux principes opposés' mais montre ensuite que l'alternance ne doit pas ici être uniquement comprise comme une succession d'influences contradictoires, car elle forme un tout complémentaire, et, surtout, lorsque l'un des influx domine, l'autre est présent, même sous sa form minimale ou latente. La philosophie chinoise est jugée 'matérialiste', mais non pas au sens occidental du terme. Il s'agit d’un matérialisme extrême-oriental, complexe et systématisé, envisagé 'sans logique' et de façon 'rustique'. L'insistance de l'auteur en ce sens est à peine nuancée : la langue, tout d'abord, 'n'est pas faite pour l'abstraction', la philosophie est fondée sur l'observation du monde matériel, et les vertus elles-mêmes 'ne sont que la conséquence de la conformation physique'. Claudel ait relégué le bouddhisme dans la dernière partie, mêlé aux superstitions et aux fantômes populaires. L'auteur se heurte violemment, dès 1899, à cette religion originaire d'Inde qu'est le Bouddhisme. La condamnation du bouddhisme qui apparaît en 1899 et s'affirme jusque dans les derniers écrits de Chine ne laisse pas la possibilité de suggérer une ambiguïté quelconque de l'opinion de Claudel. Il partage les thèses des milieux savans catholiques et très probablement est-ce là la même condamnation qu'il entendit prononcer par les Pères jésuites, souvent tolérants à l'égard du confucianisme, parfois à l'égard du taoïsme, mais fort rarement pour ce qui concerne le bouddhisme. Claudel reviendra avec constance sur l'anathème prononcé en 1899, sans jamais en changer le contenu ni l'argument théologique, sans jamais se pencher sur les nouvelles études concernant le bouddhisme. Bernard Hue : Claudel ne s'intéresse guère qu'aux aspects moraux et politiques du taoîsme. Il cite abondamment Laozi, mais il n'utilise à aucun moment les chapitres V, XI et XX qu'il connaît pourtant fort bien et d'òu émane, à ses yeux, l'essence même du taoïsme. Liang Pai-tchin : Claudel met en lumière le trait paticulier de la civilisation chinoise en disant que c'est la seule qui s'écoule de l'intérieur et se nourrit de ses propres sources. Car la terre chinoise vaste et riche est protégée par la nature, ayant des montagnes nombreuses et hautes au nord-ouest et l'océan au sud-est. Claudel consière comme un peule nourri des profondes ressources de l'instinct et de la tradition, peu cultivé et immobile. Mais les Chinois lui paraissaient spontanés, honnêtes, sachant rire ; et avec eux on se plairait à vivre. Ils sont des artisans-nés et ont le génie du signe. Dans les rapports humains, ils se montrent sensibles pour la moindre chose, polis pour ne pas humilier les autres, trop modestes pour être religieux, et prêts à tout faire et à tout accepter pour ne pas perdre la face. |
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16 | 1949 |
Claudel, Paul. Partage de midi [ID D21914]. Er schreibt über Fuzhou : "D'une part on aperçoit les deux bras d'un fleuve couvert de bateaux, et, derrière, entourée de sa muraille crénelée, une immense ville chinoise avec ses portes et ses pagodes. D'autre part, vers le couchant, la rizière et de belles montagnes bleues." Rosalie Vetch est l'inspiratrice du personnage d'Ysé de Partage de midi. Yvan Daniel : Partage de midi est sans doute le drame dans lequel la Chine peut le plus apparaître reléguée au rang de simple décor exotique. La langue de l'empire du Milieu est considérée par les personnages avec désinvolture ; on entend certes quelques mots chinois, parmi lesquels le fameux 'Yang koui tze' (Diables d'étrangers) désignant dans la bouche des Chinois les Européens, et que l'on retrouve dans tous les récits de ces années-là. Partage de midi contient un tableau de la vie des Occidentaux enfermés dans leur Concession, avec leurs habitudes et leurs travers : consommation d'alcool, affairisme plus ou moins licite, adultère et pour finir sans doute, au moins sous-entendue, une satire en demi-tente de ce milieu. Il est caractéristique de voir Claudel faire dans certains passages de ce drame une sorte de portrait satirique de l'Européen à la Chine : la pluspart de ses contemporains, à la même période, faisait en effet plutôt la caricature du Chinois et de l'Empire du Milieu. On pourra dire que les éléments issus de la vie en Chine dans ce drame sont de l'ordre de l'anecdote, ils permettent néanmoins d'attirer l'attention sur les préoccupations professionnelles de l'auteur et de comprendre un peu mieux ce que fut la vie quotidienne des Occidentaux dans ce pays. Partage de midi est tout entière composée des souvenirs des différentes missions diplomatiques du consul en Chine ; souvent anecdotiques, volontairement renvoyés en second plan, ils ont l'intérêt de dévoiler ce que fut l'atmosphère quotidienne de la vie du diplomate. Il montrent cette 'Chine' des Européen refermée sur elle-même, dans le petit milieu des concessions et des préoccupations occidentales. Un monde hermétique qui laisse en vérité bien peu de place à l'univers chinois qui l'entoure, en dehors des échanges commerciaux, des tractations intéressées de toute sorte, ou des affrontements. |
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17 | 1954 |
Claudel, Paul. Mémoires improvisés [ID D21855]. Er schreibt : " ... je passais des journées entières à lire les récits de voyage en Chine et dans l'Amérique du Sud : c'étaient les deux pays qui avaient ma préférence... " Er gesteht Jean Amrouche : "Il y avait cette pensée lancinante : qu'est-ce qui m'attend, qu'est-ce que je vais faire quand je rentrerai en France, vais-je essayer la vie monastique ? C'est le problème que j'ai essayé de résoudre à mon retour, en 1900." Gilbert Gadoffre : Claudel précise que même à Shanghai, où il avait moins de loisirs qu'à Fuzhou, il faisait « pas mal d'excursions, dans ce qu'on appelle des 'house-boats'. Tout autour de Changhaï il y a une série de canaux sur lesquels on peut voyager, dans ces petits bateaux spécialement aménagés. On reste trois ou quatre jours dans ces maisons flottantes qui vous permettent de voir pas mal de choses. » |
# | Year | Bibliographical Data | Type / Abbreviation | Linked Data |
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1 | 1685 |
Temple, William. Upon the gardens of Epicurus. (1685). In : Temple, William. Miscellanea, the second part : in four essays. (London : Printed by J.R. for Ri. And Ra. Simpson, 1690). [Erste Erwähnung der Kunst des chinesischen Gartens]. http://www.epicurus.info/etexts/gardening.html |
Publication / Tem1 |
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2 | 1901 | Claudel, Paul. Le repos du septième jour. (Paris : Mercure de France, 1901). [Theater Nadorow, Warschau 1928 ; Fulda 1954 ; Théâtre de l'Oeuvre, Paris 1965]. | Publication / Clau25 |
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3 | 1906 | Claudel, Paul. Partage de midi. (Paris : Ed. de l'Occident, 1906). | Publication / Clau26 |
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# | Year | Bibliographical Data | Type / Abbreviation | Linked Data |
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1 | 2000- | Asien-Orient-Institut Universität Zürich | Organisation / AOI |
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