Malraux, André.
Les conquérants [ID D13268].
Zusammenfassung
Récit de la grève générale de Canton.
L'histoire des Conquérants, qui commence en juin 1925, s'articule autour des révoltes à Canton et Hongkong et des actions du jeune Pierre Garine, de Suisse, qui a choisi le camp des Chinois révolutionnaires. Si le livre fit tant impression, cela est dû principalement à la manière dont Malraux a campé le personnage principal : un homme qui n'était ni un nationaliste, ni emporté par des sentiments religieux ou par quoi que ce soit, quelqu'un qui prétendait être totalement apolitique. Sa seule motivation était peut-être une vague peur de vivre. Bien que la vie, d'après Garine, l'alter ego de Malraux, soit complètement absurde et dépourvue de sens, il lutte aux côtés des Chinois opprimés. A l'opposé de ce personnage il y a Borodine, le bonze russe du parti qui désire imposer aux Chinois le modèle communiste soviétique, le terroriste Hong et le pacifiste Tcheng Dai, une sorte de personnage à la Gandhi dont le suicide est l'ultime protestation.
http://www.kb.nl/bc/koopman/1940-1950/c46-fr.html.
Sekundärliteratur
Hülsenbeck, Richard.
André Malraux : Eroberer. In : Die literarische Welt ; Jg. 5, Nr. 16 (19.4.1929).
Die Übersetzung ins Deutsche des Buches von André Malraux Les conquérants = Die Eroberer [ID D13268] findet neben Anerkennung auch Kritik. Richard Huelsenbeck ist in keiner Weise mit dem Standpunkt des Buches zu China einverstanden. In seiner Rezension beanstandet er, dass Malraux China nicht bloss nicht verstanden hat, sondern seine sämtlichen europäischen Vorurteile an das Land und die Menschen herangetragen hat. Er schreibt : China hat es nicht nötig, sich von ausländischen Journalisten und Politikern helfen zu lassen, um so weniger, als diese das chinesische Problem fast immer missverstehen und mit weniger Ausnahmen nicht für China, sondern für sich erarbeiten. Diese Ausländer drängen sich in die chinesischen Verhältnisse… Sie arbeiten für sich, und somit gegen das chinesische Volk, das sie nicht nötig hat. Ich möchte als Kenner der Verhältnisse einmal energisch darauf hinweisen, dass die chinesische Republik nur eine chinesische sein kann. Ihre Motive und Absichten sind durch Himmel und Erde von den Zielen der hilfsbereiten Europäer entfernt. Geschäfte sind da nicht zu machen. Menschheitskämpfer im europäischen Sinne sind unerwünscht und müssen in China früher oder später lächerliche Figuren werden.
Watanabe Hiroshi :
Les conquérants consistent en trois parties : 'Les approches', 'Puissances' et 'L'homme'. Les personnages sont tous des symboles. Le héros Garine occupe une positition particulière parmi eux. On n'exagère rien en disant que Les conquérants sont une histoire de Garine raconté par le narrateur 'Je'. Il est entouré de dix hommes divers : Rebecci, Meunier, Gérard, Gallen, Myroff, Nicolaiev, Borodine, Hong, Klein et Tcheng Dai. Il est naturel que la nationalité, le tempérament et le rôle des dix personnes sont très variés, car la scène du roman est en Chine et par surcroît, son cadre la Révolution. Le héros Garine est un homme d'action s'exposant à la mort, sans demander aucune récompense. Tcheng Dai nommé un « Gandhi chinois ». Malraux dépense cinq pages and le text pour décrire un remarquable portrait de Tchen Dai. Premièrement, il voulait dépeindre une idée révolutionnaire oriental à travers cette personne asiatique. Deuxièmement, il formait le dessin de faire ressortir l'image vivante de Garine en confrontant avec Tchen Dai. Garine et Tchen Dai sont tout deux atteints de la même maladie : la « conscience individuell » à des degrès différents. Malgré cette ressemblance, pour Garine, Tcheng Dai est un obstacle, le seul adversaire et le plus fort.
Jean Carduner écrit : « La révolution, pour Tcheng Dai, c'est l'occasion de prêcher un certain nombre de valeurs morales qu'il excelle à pratiquer, ce qui lui fournit l'occasion de manifester avec éclat sa propre supériorité. La Révolution pour Garine, c'est une activité de fuite, c'est un paravent factice destiné à lui cacher pour un temps l'absurdité de la vie ; c'est aussi un outil qui lui permet de conquérir cette puissance sans laquelle il n'est pas. »
A la fin du livre, la maladie de Garine s'aggrave de jour en jour et il est obligé de finir par quitter Canton. Cela signifie sa mort. Ainsi, ce héros est un homme d'action, mais d'un autre point de vue, il est un confrontation avec l'absurdité.
Malraux est réputé comme écrivain qui dépeint le portrait du personnage en entrant dans le détail : les traits physiques à chaque personnage, les attitudes, le ton de la voix et le travers de prononciation. Nous n'extrayons pas ces exemples, mais cette technique sert beaucoup à comprendre un changement de coeur d'une personne, c'est-à-dire, Malraux décrit le portrait non plus pour suggérer le relief, la densité extérieure du personnage, mais sa psychologie.
Walter G. Langlois :
Les conquérants, a novel centering on the strike and the ideological values that it embodies. This book makes it clear that Malraux saw a number of very positive elements, not so much in Asia's culture and philosophy, but rather in the 'group action' by which profound social, political and even ethical changes were being brought to the ancient continent. In a sense, Les conquérants is his first truly affirmative work because it suggests that he had found a way to bring meaning back into the life and world of modern Western man, on what one might call an ethical level. As he wrote in a letter to a friend at the time, the characters of his literary creation grew out of his deeply felt 'need to translate, throught fictional creations, a certain order of ethical values'. It was this demension of the novel – and of Malraux's concern in general – that becomes most noteworthy upon careful re-reading of the text.
Although the story of
Les conquérants centers on a revolution in China, on a broader level it was clearly an effort to formulate the terms of the anguished reality in which all modern men were strugging, and to suggest the direction in which solace might be discovered. Hasty critics immediately denounced the book as blatantly pro-Communist propaganda, but Malraux was actually in opposition to Marxist theory on a number of basic points. However, like the Marxists, he was strongly opposed to everything that the bourgeoisie represented, and he believed that only a collective action would bring about the needed changes. Since the bourgeois would was based on 'order', in the two meaning of stability and hierarchy, it is not surprising that Malraux put great emphasis on something he called metamorphosis.
Garine, the central figure, did not blieve in metamorphosis except as it was linked to those for whom he was fighting. As a revolutionary, he was seeking to obtain as much as possible for his comrades in arms, the suffering masses of China. As a hero, he was 'postive' and non-individidualist because he engaged his life for the other men, utterly apart from any consideration of personal gain. As a man, he defined himself not as an isolated Nietzschean will-to-power, but rather as an integral part of a collectivity in action. Evidently for Garine – as for Malraux – the commitment to revolution stemmed from a deeply felt human obligation, rather than from the shallow personal motivation of a Romantic adventurer.
Garine was not working towards an absolute end ; he was involved in a living, changing reality. In the midst of action he was little concerned with colaborating the political structure of some future ideal state. True, he was engaged in a general direction, and his individual decisions were made as a function of that direction, but again it was 'human' and not ideological. Convinced that the highest values were all collective ones, he wanted to destroy individuality on their behalf. To do so, he allied himself with Borodine and the Communists, but this certainly did not mean that he was a Communist, or even that he felt that Communism was necessarily the best political credo. It was simply better than the bourgeois system which it attacked : better potentially, because it promised dignity and social justice for the mass of mankind ; better actually, because by predicating social change as a positive value it afforded the possibility of doing something about the whole situation.
Malraux passe brusquement du surréel au réel avec
Les Conquérants, le premier roman français important à se donner pour sujet une lutte révolutionnaire au XXe siècle. Ouvrage métaphysique, le livre tire sa substance romanesque d'un épisode de la révolution chinoise: l'insurrection ouvrière qui secoue Canton en 1925. A travers le personnage de Garine, un conquistador dans l'absolu, ce roman reportage annonce une structure multilinéaire, stratifiée, découpée en séquences autonomes, ponctuée de phrases collage, de blancs, de retraits, etc. — et se révèle tel que le voulait son auteur: „une accusation de la condition humaine". En effet, conçu comme „un type de héros en qui s'unissent la culture, la lucidité et l'aptitude à l'action", Garine entend se forger, à travers une action héroïque, une vie comme „fatalité personnelle", et cela contre le monde où il ne compte pas, d'où la "vraie vie" est absente: „Pas de force, même pas de vraie vie sans la certitude, sans la hantise de la vanité du monde...". L'insignifiance du monde fonde ainsi la signification de la vie : „si le monde n'est pas absurde, c'est toute sa vie qui se disperse en gestes vains...", fait remarquer le narrateur témoin.
forum.portal.edu.ro/index.php?act=Attach&type=post&id=1173485.
Alain Meyer :
Les conquérants représentaient, dans leur facture, la perfection du roman d'aventures. Les éléments traditionnels de la construction romanesque y sont portés à leur plus extrême rigueur. Tout y est « fonctionnel » parce que tout concourt à tracer une ligne romanesque simple : une seule histoire est racontée d'un seul point de vue autour d'un seul personnage central et suivant un seul mode de conduite du récit. Les digressions sont systématiquement éliminées. Le narrateur, au même titre que ses personnages, recherche, avant tout, l'efficacité.
Liu Chengfu : Dans
Les conquérants, ce que Malraux a décrit, c'est la fameuse grève qi a éclaté à Guangzhou dans les années vingt. Ce mouvement est en effet la première confrontation de grande envergure entre la force révolutionnaire et la puissance réactionnaire en Chine. Malraux nous a remarquablement montré tout le processus de ce mouvement : éclatement de la grève, boycottages des marchandises anglaises, sabotage des machines par les ouvriers, rôle de la troisième Internationale et des communistes dans le gouvernement de Guangzhou, difficultés rencontrées dans la révolte, empêchement de la force droite du Parti National, répression sanglante par Tchen Jiongming sous le soutien puissant des impérialistes occidentaux.
Sun, Weihong. La Chine chez Malraux : de 'La tentation de l'Occident' aux 'Antimémoires'.
Les Conquérants ont pour cadre la grève qui a eu lieu à Canton en 1925, La Condition humaine décrit l'insurrection communiste à Shanghai en 1927, ainsi que la scession du parti communiste et du Kuomintang. Tous sont de grands événements révolutionnaires dans l'histoire de la Chine. Mais pour un lecteur chinois, l'impression la plus forte laissée par la lecture de ces deux romans, est qu'on n'y ressent vraiment pas une atmosphère chinoise. Non qu'il y manque des détails authentiques : en tant qu'auteur n'ayant jamais vraiment vécu en Chine, Malraux a sans nul doute fourni de grands efforts à cet égard. Il est en réalité bien documenté sur ces événements, et certaines descriptions sont aussi leçon d'exactitude à l'évrivain, mais à montrer le caractère littéraire de Malraux.