Gautier, Judith ; Loti, Pierre. La fille du ciel [ID D22189].
Pierre Loti nimmt 1912 an der Aufführung von La fille du ciel = The dauther of heaven im Century Theatre in New York teil.
Sie schreiben im Vorwort : "Des rumeurs, mais combien contradictoires, couraient sur la personnalité de cet invisible empereur Kouang-Su, gardé en tutelle, comme captif au fond de ses palais, et si inconnu de tous. Les uns le diaient bienveillant, lettré, curieux de choses modernes. Les autres le représentaient comme faible d'esprit et de corps, livré à tous les excès et incapable d'agir."
Loti schreibt 1912 im Journal intime :
Vendredi 25 avril
Rochefort. Déjeuner dans la grande salle pour les Américains qui montent la Fille du Ciel. – Et me font promettre de partir à l'automne pour New Yorik.
Mardi 14 mai
Rochefort. Le soir arrivent les sept américains qui veulent m'entraîner à New York, pour la Fille du Ciel.
Mercredi 15 mai
Ils déjeunent chez moi, tous les sept, passent la journée à dessiner des décors, des costumes. Dans le salon bleu, je leur lis le nouveau 1er tableau de la pièce, qui les ravit. Le soir, ils s'en vont, je retrouve la solitude et la paix."
Er schreibt später : "J'ai accepté de me rendre à New York pour les répétitions et je tiendrai parole, bien que la traversée de l'Atlantique sur un bâtiment du commerce ne me sourit guère. J'ai été habitué à avoir mon équipage autour de moi, sur mon bateau à moi, et je me sentirai terriblement solitaire sur ce vapeur inconnu."
Loti ergänzt am Schluss des Stückes, wie der Kaiser seinen Traum ausdrückt :
"Mes ancêtres ont gouverné par la conquête et la terreur ; je gouvernerai, moi, par la concorde et par l'amour. Et alors finiront ces haines de trois siècles, qui ont fait couler des fleuves des sang. Et, uni à jamais, par nos deux personnes fondues en une seule, Chinois et Tartares ne formeront plus qu'un mêeme grand peuple, guidé par une même tête... Courons vers la vie, courons vers la lumière !"
Loti commente le travail au Century Theatre : "Aux répétitions de La fille du ciel qui occupent mes journées, la féerie commence à se dessigner... Des cigognes et des paons réels se promênent sur des pelouses jonchées – parce que cela se passe au printemps – de milliers de pétales qui ont dû tomber des branches comme une pluie. Là, aux rayons d'un clair soleil artificiel, je vois revivre, chatoyer, tous les étranges et presque chimériques atours de soie et d'or copiés sur de vieilles peintures que j'ai rapportées, ou sur des costumes réels que j'ai exhumés naguère de leur cachettes au fond du palais de Pékin."
Loit commente la première de La fille du ciel de samedi 12 octobre : "Maintenant la toile tombe ; c'est fini ; ce théâtre ne m'intéresse plus. Une pièce qui a été jouée, un livre qui a été publié, deviennent soudain, en moins d'une seconde, des choses mortes... J'entends des applaudissements et de stridents sifflets (contrairement à ce qui se passe chez nous, les sifflets, à New York, indiquent le summun de l'approbation). On m'appelle sur la scène, on me prie d'y paraître, et j'y reparais cinq ou six fois, tenant par la main la Fille du Ciel, qui est tremblante encore d'avoir joué avec toute son âme. Une impression étrange, que je n'attendais pas : aveuglé par les feux de la rampe, je perçois la salle comme un vaste gouffre noir, où je devine plutôt que je ne distingue les quelques centaines de personnes qui sont là, debout pour acclamer. Je suis profondément touché de la petite ovation imprévue, bien que j'arrive à peine à me persuader qu'elle m'est adressée. Et puis me voici reparti déjà pour de nouveaux ailleurs. J'étais venu à New York pour voir la matérialisation d'un rêve chinois, fait naguère en communion avec Mme Judith Gautier. J'ai vu cette matérialisation ; elle a été splendide. Maintenant que mon but est rempli, ce rêve tombe brusquement dans le passé, s'évanouit comme après un réveil, et je m'en détache...".
Agnès de Noblet : George C. Tyler, directeur général de la Liebler Cie, avec Hugh Ford, producteur, et le peintre Edouard Morange, metteur en scène, l'état-major au complet. Ils travaillent sur une adaptation anglaise du texte par Mrs George Egerton, à laquelle d'aucuns reprocheront platitude et lourdeur, manque de lyrisme.
Guillemette Tison : A partir de l'art, et de l'histoire, Loti se passionne aussi pour le riche passé de la Chine, dont il admire les traditions. On le voit dans La fille du ciel.
"L’action se passe de nos jours, en Chine" écrivent les auteurs qui imaginent que sous le règne de l'empereur Kouang-Su [Guangxu], des Chinois révoltés contre les Mandchous ont proclamé à Nanjing un autre empereur, descendant des Ming. La pièce se passe au moment où, après la mort de cet empereur, sa fille est sacrée régente. Au cours des cérémonies, l'empereur de la Chine du Nord, Kouang-Su, s'introduit secrètement à Nanjing.
Literature : Occident : France