Segalen, Victor. Odes [ID D3181].
Qin Haiying : Segalen revient à une poésie regulière, dont la versification, bien que personnelle, ne peut être pleinement appréciée que replacée dans le contexte de l'évolution des formes prosodiques au sein du système de la langue française.
Segalen, à la suite d'autres sinologues, traduisait le 'shi' du 'Shi jing' par 'ode' et le titre 'Shi jing' par 'Livre des odes'.
A propos du 'Shi jing', mais en dehors du calque lexical, nous pensons que l'utilisation originale des rimes dans Odes de Segalen a peut-être quelque chose à voir avec les 'Odes' chinoises, bien que Segalen lui-même n'en ait donné aucun indice. Nous savons que c'est surtout à l'aide de la traduction de Séraphin Couvreur que Segalen lisait et étudiait le Shi jing. Dès lors certaines informations fournies par Couvreur ne sont pas négligeables pour comprendre la comréhension que Segalen se faisait de l'art du Shi jing.
Pour la deuxième ode de Segalen, Elégie sur le royaume Tchong, on remarque une grande discordance formelle par rapport aux deux autres odes. Elle n'est plus simplement 'ode', chant, mais 'élégie', chant de deuil, lyrisme douloureux. Alors que la première ode appelle un rapprochement avec le Shi jing, cette élégie, par plusieurs indices textuels, suggère une autre piste de rapprochement avec une autre grande poésie chinoise ancienne, celle de Chu, les 'Chu-ci', ou 'élégies de Tsou' selon l'expression qui apparait dans le commentaire de Segalen. La première et la troisième ode qui répondent plus exactement au projet initial de Segalen – écrire ses futures odes sur des 'rythmes chinois'.
Yvonne Y. Hsieh : Each of Segalen's odes is followed by a commentary, which he wrote. This imitates the Chinese tradition of presenting a literary text with the commentaries and explanations accumulated by different scholars over the Centuries. But the commentaries to Segalen's odes are rather ironic, since they were written by the poet himself.
Literature : Occident : France