Theophile Gautier, Théophile. Le pavillon sur l'eau [ID D22292].
Quellen : Iu-kiao-li, ou, Les deux cousines. Trad. par [Jean-Pierre] Abel-Rémusat [ID D5232].
Pauthier, G[uillaume]. Chine ; ou, Description historique, géographique et littéaraire de ce vaste empire [ID D6262]. [Den Band erhält er von Henry Berthoud].
Théophile Gautier schreibt 1840 an Henry Berthoud : "J'ai trouvé un autre sujet pour une troisieme nouvelle. La chose s'appellera Yeu-Tseu, ou la Fille de Hang, si vous le préférez; c'est un conte chinois."
Ju-Kiouan "savait par coeur le Livre des odes et les cinq règles de conduite ; jamais main plus légère ne jeta sur le papier de soie des caractères plus hardis et plus nets. les dragons ne sont pas plus rapides dans leur vol, que son poignet lorsqu'il fait pleuvoir la pluie noire du pinceau. Elle connaissait tous les modes de poésie, le 'tardif', le 'hâte', l'élevé' et le 'rentrant', et composait des pièces pleines de mérite sur des sujets qui doivent naturellement frapper une jeune fille, sur le retour des hirondelles, les saules printaniers, les reines-marguerites et d'autres objets analogues. Plus d'un lettré qui se croit digne d'enfourcher le cheval d'or n'euût pas improvisé avec autant de facilité".
Yvan Daniel : Même si Théophile Gautier confont dans ce passage les quatre tons de la langue chinoise avec des 'modes' poétiques, il est révélateur de le voir soucieux des particularités de l'écriture idéographique, des gestes habiles de la calligraphie, des thèmes et des styles littéraires de l'Extrême-Orient. La culture chinoise apparaît alors comme la source poétique d'un langage imaginaire : la langue des poètes protagonistes de ce conte ne peut qu'être évoquée ; mal comprise encore par l'auteur, elle apparaît d'autant plus mystérieuse, et idéalement poétique. Et lorsqu'à la fin du conte l'amoureux de Ju-Kiouan déclare à la jeune fille son amour, c'est par le truchement d'une poésie improvisée 'en vers de sept syllables' qui révèle les talents littéraires de Gautier : "la beauté de l'écriture, les choix des mots, l'exactitude des rimes, l'éclat des images". La Chine intéresse Théophile Gautier parce qu'elle lui apparaît comme une source de poésie, elle lui permet de transformer son récit en un conte poétique auquel les allusions à la langue chinoise ajoutent une dimension mystérieuse.
Literature : Occident : France