Claudel, Paul. Tao teh king. MS
« Tous les hommes paraissent heureux comme s'ils étaient assis à une table pleine, comme celui qui est monté sur une tour au printemps. Moi seul, je suis silencieux et indifférent, et mes désirs ne sont pas encore montrés. Je suis comme un enfant qui n'a pas encore souri. Je parais égaré, comme qui n'a nulle part où aller. Tous les autres hommes ont assez et de reste ; moi seul, comme si j'avais perdu toutes choses. Mon esprit est celui d'un homme stupide ; je suis dans un état de chaos. Les gens ordinaires ont l'air très intelligent ; seul je suis noir. Les gens ordinaires sont pleins de juegement et de connaissance, moi seul n'en ai pas. Je suis en dérive sur la mer ; je suis le jouet du vent, comme s'il n'était pas de repos pour moi. Tous les autres ont leur capacité ; moi seul je suis stupide comme un rustre. Je suis seul et différent des autres, et ce que j'apprécie est la mère. »
Bernard Hue : Le thème de la Mère a une place exceptionnelle pour Claudel. Il sera repris dans Le repos du septième jour, dans le Journal, dans Le poète et le vase d'encens et sur La mère. Les variantes, d'un texte à l'autre, font nettement ressortir que Claudel voit dans le tao une école de connaissance.
Literature : Occident : France