[Segalen, Victor]. Bei. Che Jinshan, Qin Haiying yi. [ID D21484].
Qin Haiying : D'une part, s'agit-il de 'rendre au' chinois les stèles de Segalen, c'est-à-dire les ramener à leur source d'inspiration, comme si elles étaient traduites du chinois ? D'autre part, s'il s'agit bien de rendre Segalen 'en' chinois et non 'au' chinois, encore faut-il préciser en quel chinois ou en quel état de chinois. Notre traduction n'a pas pour objet de retrouver la Chine antique en elle-même sans Segalen, mais de faire lire au lecteur chinois Segalen et son usage de la Chine, c'est-à-dire la manière dont il travaille ses sources chinoises. Nous devions donc d'un côté traduire en chinois moderne les citations ou les allusions chinoises d'après les poèmes français de Segalen, et de l'autre identifier les vraies sources chinoises (et non pas dans celles de Couvreur et de Wieger), les rassembler dans les notes critiques afin d'offrir au lecteur chinois non fancisant la possibilité d'une lecture intertextuelle entre le chinois authentique et le chinois tel qu'il est traduit en français par Segalen.
C'est sur ce plan précisément qu'il donne l'impression de 'parler chinois en français' et qu'on peut le qualifier d'exotisme lexical. Dans Stèles, comme dans ses autres textes de Chine, l'emprunt est pratiqué essentiellement de deux façons : il s'agit soit de transcrire le son des mots chinois, soit de transposer par traduction littérale des mots chinois pour en faire des calques. Les transcriptions phonétiques concernent surtout des noms propres désignant les lieux, les dynasties, les personnages historiques ou mythiques. Là, pas besoin de 'traduire'. Il suffit de reconvertir les alphabets en idéogrammes correspondants. Mais ce qui est intéressant à noter, c'est que Segalen aimait parfois à lire le sens concret des noms propres chinois, sa transcription phonétique s’accompagnant alors d'une traduction littérale.
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