Voltaire. Fragmens sur l'histoire générale [ID D20019].
Voltaire pourchasse 'l'idée puérile' que les Egyptiens allèrent enseigner aux Chinois à lire et à écrire. C'est Voltaire qui a raison contre tous ceux qui s'efforçaient de nier l'originalité ou l'antiquité de la Chine : Cornelius Pauw, Athanasius Kircher, Michael Boym, Pierre Daniel Huet, John Turberville Needham ; Mairan, Jean-Jacques Dortous de. Lettres de M. de Mairan au R.P. Parrenin contenant diverses questins sur la Chine ; Guignes, Joseph de. Memoire dans lequel on preuve, que les chinois sont une colonie egyptienne [ID D1841] ; Recueil d'observations curieuses [ID D19098].
Voltaire schreibt : "Il nous a paru, par exemple, que les Chinois ne descendent pas plus d'une colonie d'Egypte que d'une colonie de Basse-Bretagne. Ceux qui ont prétendu que les Egyptiens avaient peuplé la Chine ont exercé leur esprit et celui des autres. Nous avons applaudi à leur érudition et à leurs efforts ; mais ni la figure des Chinois, ni leurs moeurs, ni leur langage, ni leur écriture, ni leurs usages n'ont rien de l'antique Egypte... M. de Pauw a traité d'absurde ce système qui fait des Chinois une colonie égyptienne, et il se fonde sur les raisons les plus fortes. Nous ne sommes pas assez savants pour nous servir du mot aburde ; nous persistons seulement dans notre opinion que la Chine de doit rien à l'Egypte. Le P. Parennin l'a démontré à M. de Mairan. Quelle étrange idée dans deux ou trois têtes de Français qui n'étaient jamais sortis de leur pays, de prétendre que l'Egypte s'était transplantée à la Chine, quand aucun Chinois, aucun Egyptien n'a jamais avancé une telle fabel !...
Le jésuite Needham, qui connaît tous les dialectes égyptiens et chinois comme il connaït la nature, vient de faire encore un petit livre pour répéter que les Chinois descendent des Egyptiens comme les Persans descendent de Persée, les Français de Francus, et les Bretons de Britannics... Cette puérile idée que les Egyptiens allèrent enseigner aux Chinois à lire et à écrire vient de se renouveler encore ; et par qui ? Par ce même jésuite Needham qui croyait avoir fait des anguilles avec du jus de mouton et du seigle ergoté... Ni la figure des Chinois, ni leurs moeurs, ni leur langage, ni leur écriture, ni leurs usages, n'ont rien de l'antique Egypte. Ils ne connurent jamais la circoncision : aucune des divinités égyptiennes ne parvint jusqu'à eux : ils ignorèrent toujours les mystères d'Isis».
Voltaire propose une solution éventuelle dans la pratique de la polygamie :
"Si dans la Chine, plusieurs femmes de la lie du peuple exposent leurs enfants, dans la crainte de ne pouvoir les nourrir, c'est peut-être encore une preuve en faveur de la polygamie : car si ces femmes avaient été belles, si elles avaient pu entrer dans quelque sérail, leurs enfants auraient été élevés avec des soins paternels."
Song Shun-ching : Voltaire défend l'architecture chinoise contre les critiques de Cornelius de Pauw. Il ne s'occupe pas seulement du style des ponts, il s'est aussi penché sur le style des maisons et des fenêtres. Pour répondre à l'attaque contres les ‘'enêtres de papier', il prouve que les Chinois connaissent la fabrication du verre.
Voltaire considère que 'la plus grande différence' entre l'Europe et l'Orient réside dans la manière de 'traiter les femmes', mais ses connaissances au sujet du rôle de femmes en Orient, et surtout en Chine, sont bien limités.
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