# | Year | Text | Linked Data |
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1 | 1666 |
Beurrier, Paul. Speculum christianae religionis [ID D19954]. Virgile Pinot : Beurrier e premier théologien qui, à notre connaissance, se soit servi de l'exemple de la Chine pour prouver l'universalité, et par suite la vérité des traditions judéo-chrétiennes. Les différentes religions du monde sont le miroir de la religion chrétienne, pense le P. Beurrier, et il s'efforce de prouver que la religion primitive des Chinois comporte la croyance à tous les dogmes fondamentaux du christianisme : 'Il est très certain, dit-il, que les Chinois ont possédé les mêmes vérités sur la création du monde, sur la naissance du premier homme, sur sa chute, sur le Déluge, la Trinité, la Rédemption, les Anges et les démons, le Purgatoire, la récompense éternelle des justes et le châtiment des coupables qu’avaient aussi les Patriarches'. Et cela, malgré les apparences, n'a rien d'étonnant, puisque Fou-hi est l'un des fils ou des petits-fils de Sem, qui, suivant la Genèse, habitèrent en Orient après la dispersion des peuples. Ou même Fou-hi n'est-il pas Sem en personne, Sem qui a vécu cinq cents ans après le Déluge et a pu fonder ce royaume de la Chine comme beaucoup d'autres ? Comme il a été pendant cinq cents ans le grand pontife de la loi de nature, il a pu aller jusqu’aux bornes de l'Orient comme pieux zélateur du culte divin pour prêcher la religion du vrai Dieu. Nous avons déjà vu Fou-hi identifié avec Adam ou avec Noé pour les besoins de la chronologie. Le P. Beurrier qui ne se préoccupe pas des difficultés de chronologie peut ne faire de Fou-hi qu'un descendant de Noé. Mais, ajoute le P. Beurrier, l'ancienne religion des Chinois ne contient pas seulement des dogmes identiques à ceux de l'Ancien Testament, elle a, elle aussi, son prophète qui annonce la loi nouvelle, ce prophète, c'est Confucius. Le philosophe Confucius a pratiqué une morale pure, il a posé comme principe essentiel de la morale qu'il fallait se rendre parfait soi-même avant de vouloir rectifier les autres ; il a dit souvent : Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fît à toi-même. Mais s'il a enseigné une morale aussi pure et dont les principes se rapprochent étrangement des principes de la morale chrétienne, c'est parce qu'il a été un véritable prophète. Il a annoncé, en effet, qu'il fallait chercher le Saint en Occident, ce qui veut dire : à Jérusalem et à Rome, pense le P. Beurrier. Il a prévu que le Verbe se ferait chair et il a prévu cet événement pour l'année même où il se produisit. Enfin avant de mourir, Confucius 'versa des larmes amères, soit de joie (sic) à cause de la venue future du Messie, soit de pitié pour sa passion'. Le P. Beurrier croit donc, comme le feront plus tard les Jésuites symbolistes que les anciens Chinois ont été en possession des prophéties ce qui explique l'accord singulier que l'on découvre entre leurs croyances et les croyances judéo-chrétiennes. Ce n'est donc pas la religion naturelle, c'est la religion judéo-chrétienne que le P. Beurrier croit découvrir chez les Chinois, mais toute son interprétation repose sur cette hypothèse fragile que Fou-hi est un descendant de Noé. Si l'hypothèse s'écroule ou même si elle ne peut être vérifiée, toutes les concordances que l'on trouvera, loin de servir à la défense du christianisme, ne feront que profiter au déisme. |
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# | Year | Bibliographical Data | Type / Abbreviation | Linked Data |
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1 | 1666 | Beurrier, Paul. Speculum christianae religionis in triplici lege naturali, Mosaica, et Evangelica. (Parisiis : Jacobus Langlois, et Emmanuel Langlois, 1666). [Das Buch ist dem Missionaren gewidmet, die nach China reisen]. | Publication / Beur1 |
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