Quignard, Pascal. Petits traités. T. 1-3. (Paris : Clivages, 1981-1984).
Er schreibt :
« La scène de Cao Xueqin... souligne cet étrange pouvoir que présente l'écrit de fragmenter le tissu oral, d'immobiliser, de disséquer, de piquer le flux de parole... »
« Cao Queqin dit que les livres purifient les oreilles. D'abord, les livres médiocres purifient les oreilles par l'absence de son. Puis les bons livres purifient les oreilles, par-delà l'absence de son, par l'appréhension d'une 'sorte de son dont on se souvient'. Ce souvenir de son, qui nous émeut, n'est pas sonore. Il ne souille pas l'oreille, et la tête en est le réceptacle. »
« Les arbres qui sont éloignés sont dépourvus de branches. (Wang Wei précise que, tout d'abord, - pour peu que nous les prenions à l'improviste en nous retournant brusquement – aussitôt avec violence, avec splendeur, ils paraissent nier qu'au terme de leurs branches ils aient jamais porté des fleurs. Puis, si nous nous éloignons davantage – et à la condition que nous regardions de côté - c'est à peine s'ils souffrent l'idée de se dresser, de s'épanouir, et de présenter à nos yeux la plus vague apparence d'un minuscule feuillage. Peu après, ils ne supportent même plus leur ombre. Ils effacent leur ombre sur la terre. Si nous marions un peu encore, et si nous nous retournions de nouveau brusquement, alors ils n'admettraient plus du tout qu'ils aient pu être des arbres. De leur propre mouvement ils seraient anéantis, et ils se confondraient au silence, et à l'invisibilité. Ils se reposent alors). »
« Po-chang dit : 'Il est inutile de chercher la compréhension à travers le langage et les valeurs dans les mots. La compréhension appartient à la gourmandise et la gourmandise mène à la maladie. »
« Le nom de Lao-tseu est composé des caractères 'vieux' et 'enfant'. Le lettré est l'enfant du vieux. Mais la langue est l'aïeule. (Il tenta en écrivant des livres de recouvrer un plaisir immédiat de langue (une lallation muette), de 'retoumer' l'écho d'une voix entendue dans l'enfance (sont il rêvait qu'il l'avait entendue chanter près de son corps, le long de son corps, dans sa chambre d'enfant... »
Literature : Occident : France