Chénier, André Marie
# | Year | Text | Linked Data |
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1 | 1786 |
Chénier, André. Notes sur la littérature chinoise [ID D23362]. Quellen : Mémoires concernant l'histoire, les sciences, les arts, les moeurs, les usages, & c. des chinois [ID D1867]. Du Halde, Jean-Baptiste. Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l'empire de Chine [D1819]. Mailla, Joseph-Anne-Marie de Moyriac de. Histoire générale de la Chine [D1868]. V. Mém. t. 3 p. 248, la remontrance des lettrés au Nöron de la Chine... lorsque les sages empereurs de la vertueuse antiquité allaient offrir des sacrifices sur quelqu'une des fameuses montagnes de leurs provinces, etc. P. 259. J'ai parcouru la mer pour chercher, suivant les ordres que vous aviez donnés la précieuse recette de l'immortalité. J'ai découvert une île... un manuscrit..., de la composition apparemment des esprits, s'est offert à mes yeux..., etc. Il faudra observer fortement in Δ 2 [chant de l'Hermès] combien la crainte de la mort a rendu les hommes crédules. Ils ont cherché et cru trouver des moyens de ne pas mourir... charlatans empiriques, souffleurs... (Souvenons-nous de parler de cette multitude de femmes, d'eunuques, d'esclaves qu'on égorgeait sur la tombe des monarques d'Asie pour qu'ils allassent continuer de les servir). "On cite comme très extraordinaire l'exemple du célèbre Tseng-nan-fong qui n'a jamais fait de vers. Ou le compare pour cette raison à la fleur haï-tang qui serait la plus belle et la plus parfaite des fleurs, si elle n'était sans odeur." Descript. génér. ou hist. de la Chine, v. 13, p. 702. "Le Chi-King est divisé en trois parties : la 1ère intitulée Koue-fong 'moeurs des royaumes', contenan les poésies et chansons qui avaient cours parmi le peuple, et 'que les empereurs, lorsqu'ils faisaient la visite de leur empire, ordonnaient de recueillir pour juger par elles de l'état des moeurs publiques." P. 706. "L'empereur Kien-long, qui depuis cinquante ans occupe le trône de la Chine (il est mort depuis peu), est un des plus grands poètes de son empire. La grande collection chinoise sur l'agriculture renferme plusieurs pièces de ce monarque 'sur divers sujets champêtres, sur un champ nourellement défriché, sur une sécheresse, sur les travaux de l'été, sur une pluie qui a saouvé les riz, sur une plaine bien ensemencée, sur une belle maison, sur une grêle, un éloge du thé, etc. ibid.' p. 710, et mem. t. 8 p. 257 (il faut observer que ce volume, intitulé 'Descript. génér. de la Chine', est presque entièrement copié des 'Mémoires sur les Chinois' faits en grande partie par le père Amiot). Voici les pièces en vers traduites dans les 'Mémoires chinois', t. 4 p. 172-193 : 'Le fils affligé' : il y a de belles choses ; 'la jeune veuve' : c'est une chanson du peuple tirée du 'Chi-King' ; elle est charmante, il faut la traduire in 'Boux' [bucolique] ; 'le général d'armée'. 'Le frère' : c'est une des plus belles odes chinoises, elle est admirable, elle est dans la 'Descript. gén. p. 709, et répétée encore dans les 'Mémoires', t. 8, p. 241. Au même endroit, on trouve le commencement d'une ode sur une peste, dont voici un morceau : "On passe à travers les cadavres pour courir à des festins ; tremblez, impies, tremblez : la mort entre dans votre sein avec l'air que vous respirez. Ces yeux pleins d'adultères et d'incestes vont se fermer pour jamais." 'La bergère' : c'est une chanson populaire ; elle est excellente à traduire in 'Boux' [bucolique]. 'Louanges de ouen-ouang', 'Louanges de T'ai-gin : elles ont des beautés. 'L'hirondelle' : une hirondelle se donne bien des soins pour nourrir ses petit. quand ils sont assez forts, ils s'enfuyent, 'la pauvre mère fait retentir l'air de ses cris, elle voltige çà et là, approche du nid vide, puis s'en éloigne ; elle passe le jour sans manger et la nuit à gémir. Hirondelle affligée, comment quittas-tu ta mère au sortir de ton nid ? Tu ne songeas pas alors à sa tendresse. Souvien-toi aujourd'hui de ton ingratitude'. 'Le laboureur' : c'est une pièce dans le goût de l'ode 'Beatus ille' ; il y a des naïvetés délicieuses. 'Les contrastes' : 'n0xov'. 'Le tigre' : c'est une belle pièce ; on y raconte comment une mère délivra son fils d'un tigre. 'Les pleintes' : c'est une très belle élégie où une femme déplore le sort des femmes mariées et le sien en particulier. 'Chants funèbres' : ils sont dignes d'être lus. 'L'éloge de la fleur Mei-hoa' est une des plus belles poésies des Chinois. Mem. t. 5 p. 380. On aurait bien dû la graduire ; elle fut faite, à la fin du VIIe siècle, par Soan-King. Le père Amiot a donné t. 6, p. 179, la traduction (mais par quelle diable d'idée l'a-t-il donnée en vers ?) de l'hymne chantée en l'honneur des ancêtres dans la salle des ancêtres. On la chantait déjà du temps des Tcheou, dont la dynastie finit 255 ans avant J.C., après avoir duré 835 ans. Il a aussi traduit en vers, t.8, p. 53, l'épitaphe qu'un lettré se compose avant de mourir au IIe siècle. 'L'élegie' d'une épouse répudiée et l'ode champêtre et prophétique, toutes deux tirées de 'Chi-King', sont pleines de choses délicieuses. On les trouve dans les 'Mémoires', t. 8, p. 198-9, et dans la 'Description gén.', p. 707-8. Les hommes sensés n'ont pas besoin qu'on leur prouve par de nouveaux exemples combien les moeurs, les usages, la vie privée, la nourriture, le climat d'une nation influent sur le génie de sa langue. En voici pourtant un exemple remarquable ; t. 8, p. 235, dans la 34e ode du 'Chi-King', le poète dit d'une nouvelle épouse qu'il célèbre : "ses mains sont comme les tendres rejetons d'une plante, la peau de son visage comme la surface de la graisse fondue, son cou comme le vert blanc qui se forme dans le bois, ses dents comme des grains de melon ; elle a les tempes comme la cigale, les sourcils comme le papillon ; qu'elle sourit agréablement... !" Je veux copier ici entièrement une pièce d'un poète philosophe. C'est Horace en Chinois : "Mon palais est une petite chambre qui a trois fois ma longueur. La magnificence n'y est jamais entrée, mais la propreté n'en sort jamais. Une natte est mon lit, une toile doublée ma couverture : cela suffit pour m'asseoir le jour et pour dormir la nuit ; d'un côté est une lampe, de l'autre un vase d'odeurs. Le chant des oiseaux, le sifflement du vent, le murmure d'une fontaine sont le seul bruit que j'entends ; ma fenêtre peut se fermer et ma porte s'ouvrir : mais ce n'est que pour les sages ; les méchants la fuyent. Je ne me rase point comme un bonze, je ne jeune point comme un Tao-sé ; la vérité habite dans mon coeur, l'innocence guide mes actions. Sans maître et sans disciple, je n'use point ma vie à rêver des riens et à écrire des mots ; encore moins à esquisser des traits de satire ou à farder des louanges. Je n'ai ni vues ni projets : la gloire me touche aussi peu que les richesses, et toutes les voluptés ne me coûtent pas un désir. Jouir de ma solitude et de mon repos est ma grande affaire. Le loisir me vient de tous côtés et le fracas me fuit. Je considère le ciel et je m'encourage ; je regarde la terre et je me console. Je suis dans le monde, sans y être. Un jour m'amène un jour ; une année est suivie d'une année ; la dernière me conduira au port et j'aurai vécu pour moi." (Mém. t. 8, p. 158, Descript. gén. p. 710). V. Mem. t. 8, p. 211, quelques chansons populaires tirées du 'Chi-King' qu'il est bon de connaître. V. ibid. t. 9, p. 414, un morceau très poétique où un lettré expose que les phénomènes de la nature physique ont fait trouver la poésie, et un autre morceau plus simple, tiré de la préface du 'Chi-King'. T. 8 et Descript. gén. p. 711, un morceau du poème de Moukden de l'empereur Kien-long... comme ce poème a été traduit en français, je veux tâcher de me le procurer. Il y a une fable ésopienne, t. 8, p. 265 : un bonhomme se promène dans la forêt, il demande au bûcheron pouquoi il n'abat point tel arbre : c'est qu'il n'est bon à rien. Il dit qu'on tue et cuise un oiseau. Il y en a deux : l'un est muet, l'autre chante. Lequel faut-il tuer ? Celui qui est muet. Ainsi, l'un vit parce qu'il n'est bon à rien, l'autre meurt pour la même raison, etc. (Celui qui a fait la table des matières des 'Mémoires chinois' fait deux articles, l'un 'Chi-King' et l'autre 'Ché-King', et dans le cours de l'ouvrage il employe l'un et l'autre de ces deux mots qui ne désignent pourtant que le même livre. Il était bien aisé de ne pas se permettre une distraction aussi embarrassante pour le lecteur). Il existe dans la 'Description générale' une chanson du temps d'Yao, et la même avec une autre, t. 8 des 'Mémoires' p. 192. J'ai copié sur un autre papier celle qui se trouve dans la 'Description générale', c'est à la page 693. Dara-shekoo, fils du mogol Schajehan, a traduit en persan un ouvrage écrit en langue shanscrite que l'on croyait perdu. On a traduit cette traduction persane en anglais (j'en voudrais bien avoir un exemplaire). M. D'Ancarville, dans ses 'Recherches sur les monuments indiens', p. 75 et suiv., en a mis en français deux morceaux. Le premier est bien to ton des livres de Zoroastre, qui sont bien postérieurs. M. D'Ancarville croit qu'on peut le regarder comme un morceau de l'ancienne théologie sept. que Brouma apporta de Scythie dans l'Inde. Le second morceau est une très belle hymne, semblable à celles qu'on attribue à Orphée, et d'un ton peut-être plus magnifique. Elle est adressée à Ruder (Rudra). C'est le nom de dieu qui fut donné aussi à Brouma et bien après à Chiven et à Vichenou. Lactance et plusieurs pères grecs se sont appuyés, en faveur de Jésus-Christ et du christianisme, des témoignages d'Orphée, des Sybilles, etc., et les ont regardés comme des prophéties. La peinture que fait Platon des supplices de l'homme juste a fait regarder Platon comme un prophète. Yao et les auteurs du 'Chou-King' ont été bien près de passer pour tels aussi aux yeux de nos missionnaires ; mais il n'ont pas pu douter que le sage Coung-Tsée, que nous nommons Confucius, ne fût certainement un prophète, puisqu'il a dit et écrit 'que le Saint viendrait de l'Occident'. Ils ont démontré que les Chinois, qui, sur la foi de ce passage, ont été chercher le culte du dieu Fo dans l'Inde, crurent trop tôt avoir trouvé leur fait, et que la prédiction du philosophe ne regardait autre que Jésus-Christ, ou peut-être aux missionnaires. On voit par là que les livres des Hébreux ne sont pas seuls, malgré les railleries de Pascal, à avoir prophétisé des Jésuites. Je trouve, Mém. t. 1, p. 311, que 'le Chi-King et Li-Ki ont été traduits par le père de la Charme'. On ajoute que les manuscrits du 'Chou-King' et du 'Chi-King' sont en Europe. Sont-ce les manuscrits de l'original ou de la traduction ? La traduction du 'Chou-King' a été publiée. On lit là même ces mots : "ces qing King sont je crois, les livres profanes les plus anciens du monde". Il faut examiner, et je ne crois pas impossible de s'assurer, si les anciens livres des Indiens et des Parses, et entre autres cet ouvrage en langue shanscrite traduit en persan et depuis en anglais, et publié aujourd'hui en Angleterre, ne sont pas aussi anciens que les plus anciens des cing 'King'. Quoiqu'il en soit, le 'Tchunt tsieou', le dernier des 'King', est un ouvrage de Coung-tsée que nous nommons Confucius. Ce philosophe naquit cinq cent cinquante ans avant J.-C. Il est certain que les écrits d'Homère, d'Hésiode, d'Orphée, ou même d'Onomocrite, étaient alors publiés, et l'histoire d'Hérodote venait de paraître. Sekundärliteratur Bien, Gloria. Chénier and China [ID D23376]. Political morality and Confucius did not form the focus of Chénier's attention to China. Hist 'Notes' show a particular interest in the 'Shi jing' and although Grosier had pointed out that the anthology was supposedly compiled by Confucius, Chénier does not mention this attribution. Rather, he complains of the Jesuits' inconsistency in transliterating the title sometimes as 'Chi-King', and at other times as 'Che-King', remarking that the reader could have been spared this annoying distraction. But he was not so annoyed with inconsistencies in spelling as not to wish that the whole collection could be translated. He noted every one of the poems from this anthology available in the 'Mémoires', where he also found mention of a complete translation. Chénier's interest in the 'Shi jing' was not as a source of knowledge of a foreign people, or of the state of their public morals, as might have been the case for his predecessors ; rather, he saw how customs, manners, private lives, and diet and climat of a nation influenced the genius of her language, and after asserting that further examples of this are hardly necessary, he nevertheless cites one, taken from the 'Shi jing'. Chénier's interest in Chinese literature was not primarily philological, any more than it was primarily moral, ethical, or historical. This will become clear by quoting one poem in full ; 'Chiang Chung-tzu' from the 'Kuo-feng' section of the 'Shi jing' in Cibot's translation : « O Tchong-tsée ! je t'en prie, ne viens pas dans notre hameau, ne romps plus les branches de nos saules. Je n'oserois t'aimer, la crainte de mon pere & de ma mere me retient. Mon cœur pourroit se tourner vers toi, mais puis-je oublier ce que m'ont dit mon pere & ma mere ? O Tchong-tsée ! je t'en conjure, ne montes pas sur notre muraille, ne rompt plus les branches de nos mûriers. Je n'oserois t'aimer, la crainte de mes freres me retient. Mon cœur pourroit se tourner vers toi, mais puis-je oublier ce que m'ont dit mes freres ?... O Tchong-tsée ! je t'en supplie, n'entre pas dans notre jardin, ne romps pas les branches de nos arbres de Sandal. Je n'oserois t'aimer, la crainte de mes parens me retient. Mon cœur pourroit se tourner vers toi, mais puis-je oublier ce que m’ont dit mes parens ? » There is a fourth poem which Chénier resolved to translate into a 'bucolique'. It is not taken from the 'Shi jing', but dates from a later period, probably the Six dynasties (3rd to 6th century) : “Quand le soleil commence sa course, je me mets au travail ; et quand il descend sous l'horizon je me laisse tomber dans les bras du sommeil. Je bois l'eau de mon puits, je me nourris des fruits de mon champ. Qu'ai-je à gagner ou à perdre à la puissance de l'empereur ? » What interested Chénier in the Chinese poems was not their presentation of 'details and things of rustic life' in general, any more than it was what they told of specifically Chinese customs and habits. Rather, he praised several poems, and prose passages as well, for what he found fresh and 'naive'. It was the China of antiquity, and not the contemporary scene, which interested Chénier. His interest in China centered on her classical literature. He stated intention to use the literary material as a source for his own poetry is consistent with his belief in 'inventive imitations', on which much has been written in the context of his Hellenism. He considered Chinese literature not simply from a historical and philological point of view but was able to appreciate the 'intimate side' and the 'philosophical import' of the poetry ; that is, he could see the poetry as poetry, even through the roughest approximations made by the Jesuits. In this, he was ahead of his time. His interest in the imaginative side of the Chinese character, especially as expressed in poetry, anticipated the shift from the moral and rational interests of the 'philosophes' to the new inspirations and themes of romanticism in the next century. The 'Notes' were not made available to scholars until 1899, they were published in 1901, far too late for them to salvage the tarnished image of Chine held at the end of the eighteenth century, and too late for them to influence the course of French literary history. Lu, Jin. Du goût de Chénier pour la poésie chinoise [ID D23366]. Lu Jin : Chénier admire l'Antiquité grecque, communément considérée comme la rivale de l'Antiquité chinoise – et il ne peut entrevoir la poésie chinoise qu'à travers une traduction très approximative, parfois même fautive, problème dont il pouvait prendre toute la mesure puisque lui-même s'étai rendu comte que la poésie est intraduisible. La pluspart des poèmes que Chénier note sont tirés du 'Shi jing', Le classique de la poésie ou Le canon des poèmes, premier recueil de poèmes chinois qu'on date du VIe oud du VIIe siècle avant notre ère. Il est curieux que Chénier puisse trouver des bsautés dans ces poèmes traduits d'une langue si étrangère à celles qu'il connaît. Les beautés qu'il arrive à ressentir ne sont sûrement pas les mêmes que dans la version chinoise car, dans toutes les langues, les mots ne renvoient pas simplement aux choses. Or, dans les poèmes, ce sont les mots qui sont beaux et non pas les choses, de sorte qu'il est non seulement impossible de rendre la beauté des mots dans une autre langue, mais qu'il est même difficile de le faire dans une même langue avec des mots différents. Ce que Chénier apprécie dans la poésie chinoise, ce n'est certainement pas la beauté d'une langue qu'il ignore, ni la rime ou le rythme qui sont perdus dans la traduction, mais il a dû pouvoir y goûter les images et les associations d'idées qui sont souvent conservées. On pourra se demander pourquoi Chénier a pu, presque seul en son temps, être sensible à la beauté de la poésie chinoise. Le vrai poète est capable de saisir les rapports entre les objets et crée 'un langage ardent et métaphorique'. Les métaphores qu'il invente peuvent choquer les petits esprits qui refusent tout ce qui n'est pas convention. Il est donc naturel que Chénier ait pu apprécier les métaphores chinoises, inhabituelles pour un Français, parce que plus que tout autre, il a un esprit assez étendu pour apercevoir les 'rapports des choeses entre elles'. Une fois comprise l'importance primordiale de la naïveté dans l'esthétique de Chénier, son enthousiasme s'offre sous un tout autre jour quand il affirme d'un poème chinois qu'il y trouve 'des naïvetés délicieuses'. Il y apprécie alors la profonde originalité de ces poèmes, car son génie poétique lui permet de goûter des métaphores qui paraissent singulières au lecteur français moyen : il est capable d'y apercevoir la beauté des images et d'associer les objets aux états d'âme qu'ils représentent. Son amour de la nature, une nature concrète, sensuelle et palpitante, s'étend à tous les objets qui s'y trouvent. De même, le fait qu'il admette un vocabulaire précis et particulier, qui pourrait choquer la délicatesse des ses contemporains raffinés, l'éloigne définitivement du classicisme. Chénier n'est pas effarouché par les tournures fortes et originales de la poésie chinoise, et il a dû voir la possibilité de se les approprier pour qu'elles deviennent ses ressources poétiques, par le processus qu'il nomme 'imitation inventrice' et qui, selon lui, 'enrichit les auteurs les plus justement renommés pour leur originalité'. C'est l'esthétique de Chénier qui lui a ouvert l'accès à la poésie chinoise, car il y trouve des affinités avec ses propres conceptions. Il reste ouvert à tous les objets de la nature qui l'inspirent, mais ces objets ne sont james que des objets : ce qui lui importe, c'est leur âme, ou l'âme du poète inspiré qui emploie un language métaphorique. De même, il recherche de nouvelles combinaisons de mots qui enrichissent et renouvellent le langage poétique. |
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# | Year | Bibliographical Data | Type / Abbreviation | Linked Data |
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1 | 1901 | Chénier, André. Notes sur la littérature chinoise. In : Fragments inédits d'André Chénier. In : Revue d'histoire littéraire de la France ; vol. 8 (1901). [Manuskript geschrieben um 1786]. http://ia311235.us.archive.org/1/items/revuedhistoireli08touruoft/revuedhistoireli08touruoft.pdf. | Publication / CheA |
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# | Year | Bibliographical Data | Type / Abbreviation | Linked Data |
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1 | 1986 | Bien, Gloria. Chénier and China. In : Studies on Voltaire and the eighteenth century ; vol. 242 (1986). | Publication / Bien5 |
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2 | 2002 | Lu, Jin. Du goût de Chénier pour la poésie chinoise : essai sur son esthétique. In : Tangence ; no 68 (2002). | Publication / CheA3 |
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