Derrida, Jacques. L'écriture et la différence [ID D24739].
S. 222
Heidegger nous rappelle souvent à « l'étrange simplicité » de la pensée de l'être : c'est là sa difficulté et ce qui touche proprement à l' « inconnaissable ». L'infinité ne serait pour Heidegger qu'une détermination ultérieure de cette simplicité. Pour Malebranche (Entretien d'un philosophe chrétien avec un philosophe chinois), elle en est la forme même : « L'idée de l'infini en étendue renferme donc plus de réalité que celle des cieux ; et l'idée de l'infini en tous genres d'être, celle qui répond à ce mot, 'Vitre', l'être infiniment parfait, en contient infiniment davantage, quoique la perception dont cette idée nous touche soit la plus légère de toutes ; d'autant plus légère qu'elle est plus vaste, et par conséquent infiniment légère parce qu'elle est infinie ».
S. 311
Ailleurs, pour soutenir cette affirmation, Freud croit pouvoir en appeler à l'écriture chinoise : « Ceux-ci [les symboles du rêve] ont souvent des significations multiples, si bien que, comme dans l'écriture chinoise, seul le contexte rend possible, dans chaque cas, l'appréhension correcte ».
S. 355
« Lois éternelles qui sont celles de toute poésie et de tout langage viable ; et entre autres choses celles des idéogrammes de la Chine et des vieux hiéroglyphes égyptiens. Dont loin de restreindre les possibilités du théâtre et du langage, sous prétexte que je ne jouerai pas de pièces écrites, j'étends le langage de la scène, j'en multiplie les possibilités » (Artaud, Antonin. Le théâtre de la cruauté et la clôture de la représentation. In : Critique ; no 230 (1966).
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