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Chronology Entry

Year

1984

Text

Duras, Marguerite. L'amant [ID D24179].
http://lesekreis.org/2008/08/04/august-2008-der-liebhaber-von-marguerite-duras/ (Aug. 2008).
L'amant ist eine autobiografische Erzählung von Marguerite Duras aus dem Jahr 1984. Das Werk wurde im gleichen Jahr mit dem Prix Goncourt ausgezeichnet.
Die Geschichte spielt in der französischen Kolonie Indochina, dem heutigen Vietnam am Anfang der 1930er Jahre. Duras schildert die Geschichte eines zu Beginn 15-jährigen französischen Mädchens, das in Südostasien aufgewachsen ist, von der Begegnung auf einer Mekong-Fähre mit einem 17 Jahre älteren Mann, bis zur Abreise nach Europa anderthalb Jahre später, Zeitsprünge in das Paris des Zweiten Weltkriegs eingeschlossen.
Die sexuelle Beziehung zu diesem reichen und von seinem Vater abhängigen Chinesen, die keine Liebesgeschichte ist, ist die Klammer, die das Stück nach außen zusammenhält, aber bei Weitem nicht die Erzählung dominiert. Tatsächlich spielen Familienmitglieder und Freundinnen eine mindestens ebenso wichtige Rolle : die von der Tochter als wahnsinnig bezeichnete Mutter (der Vater ist bereits verstorben), die die Beziehung ihrer Tochter zu dem Chinesen nicht zur Kenntnis zu nehmen scheint, der ältere Bruder, zur Bosheit neigend und von der Mutter vergöttert, der als Erwachsener versagen wird, sowie der jüngere Bruder, der vom älteren bedroht, von der Mutter nicht beschützt wird und seiner Schwester als einzige Verbündete hat und in jungen Jahren stirbt.
Mitschülerinnen in Vietnam und Bekannte in Paris, denen nicht unbedeutende Teile der Geschichte gewidmet werden, ohne dass ein tieferer Zusammenhang zur versuchten Selbstanalyse der Familie aufgebaut würde.
L'amant ist eine knapp 100-seitige Collage aus Erinnerungsfetzen der Autorin zur Zeit ihres Erwachsenwerdens (die bei der Niederschrift über 50 Jahre her war), in Abschnitte gegliedert, die zum Teil nur wenige Zeilen, höchstens aber zwei Seiten lang sind, zwischen denen in der Regel Sprünge in Zeit und Raum vollzogen werden, die keinen kontinuierlichen Erzählstrang ergeben.
Marguerite Duras nannte ihre Erzählung "das leichteste Buch, das ich jemals geschrieben habe". Sie wurde auch ihre erfolgreichste.

Bourgeois Sylvie. "Le livre, les livres" [ID D24180].
Amorcé sous le signe de la destruction, le livre se donne pour but de reconstruire, de façon fragmentaire et fragmentée, l'image passée de la jeune fille et de ses quinze ans. Or le roman ne se contente pas de reconstruire cette image de l'adolescente, il construit également en parallèle l'image de l'écrivain en train de s'écrire. En effet, L'Amant fait régulièrement alterner des passages narratifs au passé ou au présent de narration concernant l'enfance, et des passages au présent d'énonciation dans lesquels l'auteur s'adresse au lecteur, commente le récit, livre ses remarques personnelles sur la vie et surtout sur l'écriture. À travers toutes ces interventions, le lecteur est invité à se représenter non seulement la jeune fille, mais également l'auteur adulte en train de s'écrire. Le roman autobiographique s'affiche ainsi comme la construction d’une double image, celle du « je » passé et celle du « je » présent. Dans ce contexte particulier, l'autoréférence semble alors constituer un moyen efficace pour l'auteur de se donner à voir en tant que tel. En effet, en renvoyant à plusieurs reprises le lecteur à d'autres livres précédemment écrits par le « je » du narrateur / auteur, l'autoréférence ne cesse de rappeler que la jeune fille dont l'histoire est racontée est devenue un écrivain. Au-delà de l'histoire d'amour de l'adolescente, l'autobiographie insiste donc sur le devenir de la jeune fille, non pas un devenir amoureux, mais bien un devenir d'auteur. Le roman se clôt d'ailleurs sur l'image du personnage adulte devenu écrivain.
L'aboutissement du rêve de l'enfance (écrire) apparaît d'un intérêt bien plus fondamental que la conclusion très convenue de l'histoire d'amour. Dans les dernières lignes du livre, l'amant semble ainsi d'avantage avoir pour fonction de témoigner de cet aboutissement du rêve d'écriture que d’apporter une réelle fin. L'amant « de papier » s'adressant à la jeune fille devenue écrivain, voila qui permet un peu plus à l'éthos de l'auteur de marquer le texte.
En usant de l'autoréférence, Duras vient une fois de plus rappeler que la véritable histoire de sa vie « n'existe pas », que cette histoire n'est qu'une histoire d'écriture et d'écrivain, qu'un jeu de construction dans lequel chaque livre constitue, de façon linéaire ou à rebours, une pièce de l'édifice. Dans ce sens, l'autoréférence se manifeste à la fois comme une révélation et comme un leurre. Révélation car elle traduit le désir de l'auteur non pas de se raconter, mais de se montrer en tant qu'écrivain dans le travail de l'écriture et non dans celui de la vérité. Leurre car elle fait parfois croire à la sincérité et à la spontanéité de l'écrit et qu'elle participe surtout à la construction d'un mythe personnel que beaucoup ont pris au pied de la lettre. Mais si ce leurre peut induire en erreur, il n'est pas à condamner ou à dénoncer. En effet, si l'oeuvre exerce autant de fascination sur ses lecteurs, c'est certainement par le mystère qui entoure l'auteur au-delà de tout semblant d'aveu, ainsi que par cette proposition permanente qui est faite au lecteur d'aller voir « ailleurs », de tout relier et de « créer des ponts » dans le sentiment assez jubilatoire que rien n'est jamais définitif. Ainsi, si l'autoréférence offre à l'auteur un moyen de se mettre en scène en tant que tel, de sacraliser l'écrit, de créer sa légende en orientant a posteriori la lecture de ses livres, elle permet également au lecteur d’approcher au plus près, sans s'en rendre vraiment compte, de « l'écriture de soi » au sens le plus littéral de l'expression. Révélation et leurre, l'autoréférence chez Duras n'est donc pas un simple signe de narcissisme ou d'autopromotion. Au contraire, elle traduit peut-être, derrière la mise en scène, derrière l'affirmation répétée d'être un grand écrivain dont on ne peut ignorer les textes, derrière le renvoi fasciné et parfois solennel à soi-même, derrière le plaisir de rappeler au lecteur l'étendue de l'oeuvre, la conscience troublante de l'écrivain de n'exister que dans l'écrit et par la somme de l'écrit.

Mentioned People (1)

Duras, Marguerite  (Gia Dinh, Vietnam 1914-1996 Paris) : Schriftstellerin, Drehbuchautorin, Filmregisseurin

Subjects

Literature : Occident : France