2001
Publication
# | Year | Text | Linked Data |
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1 | 1993 | Michel Butor reist mit seiner Tochter Mathilde zur Ausstelunng von Auguste Rodin nach Beijing. |
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2 | 1994 | Michel Butor reist mit Danièle Sallenave einige Tage nach Beijing um chinesische Schriftsteller zu treffen. |
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3 | 1999 | Michel Butor reist mit Marie-Jo Butor nach Shanghai, Xiamen, Guangzhou und Hong Kong. | |
4 | 2001 |
Butor, Michel. Lettres sur la Chine [ID D21804]. 1 lundi II y a déjà six mois que je suis rentré. Les souvenirs s'estompent. Il est donc grand temps que j'essaie de noter un peu tout cela. Ce n'était pas la première fois que j'allais en Chine. Il y avait eu d'abord en plein hiver, dans l'odeur du charbon, le voyage à Pékin en compagnie d'une équipe vidéo pour faire un reportage à propos de l'exposition Rodin qui, au dernier moment, avait bien failli être annulée à cause de la vente par la France d'avions frégates à Taiwan. Cela s'était arrangé de justesse, mais à la condition qu'il n'y aurait aucune publicité : pas d'affiches, rien dans la presse. Le ministre de la Culture n'a délégué au vernissage que son 24e sous-fifre. Le bouche à oreille a pourtant parfaitement fonctionné ; l'exposition a été finalement un grand succès. Puis, lors d'un juin torride, une rencontre avec des écrivains chinois venus de diverses régions, dont la Mongolie, le Tibet, l'île de Hainan, à l'occasion de la parution en France d'une anthologie de nouvelles contemporaines. Comme aucun des auteurs retenus ne faisait partie de l'Union des écrivains, il y a eu encore quelques problèmes. L'hôtel où nous logions et mangions, bien que modeste, était considéré pourtant comme trop officiel pour qu'on pût y tenir nos réunions. Cela eut donc lieu dans une pâtisserie appartenant à une chaîne française où l'on fabriquait d'excellents croissants. Nous nous glissions entre les heures de pointe naturellement. Pour dix heures on rassemblait toutes les tables où l'on venait de servir les petits déjeuners pour en faire une seule centrale fort grande autour de laquelle nous nous installions, narrateurs de tous âges, organisateurs, traducteurs ; à midi on se hâtait de tout remettre en place pour accueillir les clients du déjeuner. Nous allions manger dans notre hôtel. Et cela recommençait à deux et six heures. Il était impossible de se passer de climatiseur, mais celui-ci faisait un bruit d'enfer. Donc on surveillait le grand thermomètre suspendu au mur à côté de l'horloge, et quand l'aiguille dépassait 30 degrés, on décidait d'une pause dans les discussions pour faire fonctionner la machine pendant cinq ou dix minutes, ce qui permettait des aparté en toute sécurité, et l'on recommençait. Cela m'avait permis de voir sous deux éclairages la ville interdite, deux portions de la grande muraille et quelques tombeaux Ming, et, la première fois, de faire une échappée jusqu'à Xi'an avec son armée de terre cuite, ses remparts, sa mosquée la plus ancienne de Chine et ses restaurants avec des raviolis de plus de cent espèces différentes, puisque c'est là qu'à l'époque des Tang, ce plat aurait été inventé. Il s'agissait maintenant d'universités, et de régions très différentes. Nous devions, Marie-Jo et moi, passer une semaine à Shanghai, ville qui me fascinait depuis longtemps à cause de son ancienne réputation sulfureuse, mais aussi maintenant à cause de son impressionnante transformation récente. Je dois dire que nous n'avons pu qu'effleurer le sujet. D'abord le programme était très chargé, et surtout ces changements étaient trop vastes et trop rapides : on a l'impression que d'un jour à l'autre des quartiers entiers peuvent disparaître ou se dresser. Ainsi nous n'avons pas pu traverser la rivière pour aller dans la partie récente, Pu Dong, avec ses gratte-ciel d'un post-modernisme un peu désuet, qui fait penser, lorsqu'on les regarde depuis l'autre rive, à ces cités futures que proposaient les bandes dessinées américaines de rentre-deux-guerres : Flash Gordon ou Superman. Ainsi la « perle de l'orient » y rappelle un peu l'atomium de Bruxelles, mais en beaucoup plus svelte. On y prépare d'énormes Champs-Elysées, vitrines pour une nouvelle économie dont on n'imagine évidemment pas toutes les surprises. 2 mardi La circulation est furieuse, mais avec une sorte de silence et de modération. Pas de concerts de klaxons ni d'insultes depuis les portières. Des faisceaux d'autoroutes parcourent la ville, avec des nœuds à diverses couches qui les malaxent en quelque sorte. On a un peu l'impression d'un titanesque pétrin de boulanger. Pour les piétons on a prévu des passerelles, mais à la hauteur d'un troisième étage pour laisser passer les camions et bus à l'anglaise. Il faut si longtemps pour grimper, traverser, redescendre que nombreux sont les aventureux à escalader les barrières de sécurité pour se faufiler entre bolides et poids lourds à remorques, profitant du moindre interstice. Assez peu d'accidents d'ailleurs. Une extraordinaire habileté chez ces acrobates de l'asphalte, dignes des chapiteaux traditionnels, et de la part des conducteurs une sinuosité, une maîtrise de tous les instants. Si le piéton s'arrête, il est respecté. On le guette, car on s'attend à ce qu'il se précipite à la première opportunité. Mais s'il recule, tous les réflexes sont troublés et il se produit des embouteillages monstres qui mettent des heures à se résorber. On navigue ainsi au-dessus de l'océan des maisons basses les plus vieilles, piqueté d'immeubles qui rivalisent de nombre d'étages, se hissant en quelque sorte les uns sur les autres, enfonçant, avec un mépris de moins en moins juvénile, les plus orgueilleuses réalisations défraîchies du temps de l'amitié sino-soviétique. On monte, on double, on se rabat, on descend, on vire, on passe des ponts, on s'enfonce dans des tunnels en général creusés normalement sous la terre, mais qui donnent de temps en temps l'impression de l'être en plein ciel, au milieu d'un engorgement de béton ; et tout d'un coup l'on se retrouve dans de grandes avenues rectilignes, quelquefois égayées d'arbres comme dans l'ancienne concession française ou le quartier de notre université. Dans la vieille ville, les ruelles sont encore étroites et labyrinthiques, mais on tranche pour édifier des grands magasins, des restaurants à toute vitesse, et naturellement des parkings à profusion. Un des lieux qui me tentaient le plus, était un ancien complexe de spectacles, nommé « le grand monde », autrefois le bâtiment le plus élevé de la ville avec son beffroi. Il est auprès de la place du peuple où se sont édifiés maintenant le musée d'art avec son ingénieux éclairage qui ne s'allume, pour les peintures, que lorsque l'on s'approche de leurs vitrines, se met en veilleuse dès qu'on s'écarte, et l'opéra occidental. Il faut maintenant le chercher parmi toute cette concurrence. Il tenait autrefois les deux côtés de la rue et un souterrain reliait les deux bâtiments. Il est aujourd'hui bien déchu de son ancien éclat. L'université nous avait confié à deux étudiantes charmantes, qui avaient comme nom de classe de français, Charlotte et Caroline. Elles nous avaient accompagnés au musée, et j'avais voulu profiter de la proximité pour leur demander de nous montrer « le grand monde ». Elles n'y étaient manifestement jamais allées et cela les effrayait quelque peu. D'ailleurs quand nous y sommes entrés, c'étaient des entractes partout. Il aurait fallu attendre une demi-heure ou une heure avant de pouvoir surprendre une bribe d'opéra classique chinois, de cirque ou de théâtre d'ombres ; et naturellement nous étions pris pour le dîner. Comme nous avions très soif, nous sommes allés demander une bière au premier étage d'un bistrot qui semblait fréquenté par des étudiants, mon dieu, assez aisés, où donc notre qualité d'étrangers serait, sans doute, moins remarquée qu'ailleurs. C'était un peu pour elles tomber de Charybde en Scylla (il doit y avoir une savoureuse expression chinoise pour exprimer cela). Mais tout s'est passé le mieux du monde dans une ambiance un peu chaude. Nous avons eu presque le sentiment de les protéger malgré notre incompétence linguistique et les faiblesses de l'âge. Mais justement il y avait du respect pour les anciens, et avec notre allure évidemment exotique, mais que l'on ne situait pas facilement, nul ne se serait risqué à quelque investigation de la part d'une mission diplomatique qui pouvait se révéler chatouilleuse. 3 mercredi Le dimanche des amis nous ont promenés dans une petite ville à une cinquantaine de kilomètres, dont j'ai malheureusement oublié le nom que je ne parviens pas à retrouver malgré toutes les cartes et guides dont je dispose. Pourtant ce doit être assez connu, car il y avait beaucoup de touristes chinois, certains se pavanant dans des cyclopousses souvent actionnés par des femmes, et surtout cela vient d'être inscrit, avec quelques autres petites villes du même genre, au patrimoine mondial par l'Unesco. C'est une petite Venise tout en canaux avec des ponts ronds et des boutiques ou éventaires sur les quais où l'on vent des fleurs, de la vaisselle, des affiches anciennes un peu délavées représentant des femmes langoureuses à yeux en amandes et perruques frisées battant négligemment la mesure avec de longs fume-cigarettes, des t-shirts récents avec le portrait de Zinedine Zidane ou de Leonardo di Caprio, sans oublier des images pieuses de diverses religions et des poissons rouges. Le voyageur habile la reconnaîtra aisément quand j'aurai dit que sa spécialité gastronomique est le jarret de veau. Les gens qui s'en retournent à Shanghai en emportent presque toujours un dans un emballage superbe. On vous admet aimablement dans les cours successives où l'on voit des portails sculptés entre des chambres à grands lits de fer avec moustiquaire, petits chiens amicaux, tas d'ordures et joyeuses compositions fortuites de bassines de plastique de toutes couleurs. D'y a aussi d'anciennes maisons patriciennes avec jardins et pavillons où de nombreux artisans réapprennent les gestes qu'ils avaient dû laisser dormir pendant des années. À Shanghai Charlotte et Caroline nous avaient menés au jardin Yu en plein centre avec son labyrinthe de rochers et de bassins, ses boutiques de découpages et de pinceaux. Elles nous ont menés aussi au parc Lu Xun dans le nord de la ville, lieu merveilleux de détente pour les familles qui peuvent se prélasser en bateau sur un beau lac à l'ombre d'un grand stade. Il y avait des écoles de tango ; d'abord les sexes séparés qui répétaient les pas élémentaires, puis les couples se choisissaient, si ce n'était déjà fait depuis longtemps, et se livraient au plaisir d'expérimenter des distractions occidentales longtemps exclues. Les plus audacieux s'éloignaient dans des allées tranquilles pour profiter à la fois d'espace et d'intimité dans leurs improvisations allègres et tendres. Il y avait naturellement des choeurs nostalgiques de la période Mao, mais aussi de petits orchestres d'amateurs avec violons traditionnels tenus verticaux sur le genou gauche, diverses percussions et même ici ou là un accordéon, qui accompagnaient des chanteuses s'essayant à l'opéra classique ou reprenant des chansons du folklore proche. Dans des pavillons des clubs de dominos, de go, d'échecs exotiques ou de bridge, des conversations en anglais, et dans les carrefours des éventaires d'apothicaires, des professeurs de calligraphie qui traçaient leurs caractères avec de l'eau sur le sable où ils disparaissaient en quelques secondes comme par enchantement. Les petits enfants se faisaient offrir des poussins vivants teints en pourpre ou en vert. 4 jeudi À propos de jardins, j'ai rappelé dans mon Gyroscope l'émerveillement du frère Attiret, au XVIIIe siècle, devant ceux du palais d'été. L'un de mes grands désirs, si je retourne en Chine, serait de voir ceux de Su Zhou, laissés à l'abandon pendant quelque temps mais qui, paraît-il, sont de plus en plus restaurés, rouverts, et timidement visités par les touristes chinois qui apprennent à reprendre le chemin de ce que leurs ancêtres admiraient le plus. Certes les foules vont bientôt se presser, et il faudrait donc ne pas trop tarder pour y profiter de la tranquillité méditative pour laquelle ils ont été conçus. Le « jardin de la politique des simples » fut tracé au XVIe siècle par un haut fonctionnaire désireux de prendre sa retraite après une carrière houleuse. Passé le vestibule on aperçoit le pavillon des parfums lointains, puis le bassin des petites vagues. Par le pays des parfums on arrive au pavillon des 36 canards mandarins, à celui de l'ombre de la pagode, au kiosque où l'on s'arrête pour écouter, à celui de l'éventail, au pavillon de l'ombre inversée, à celui d'où l'on voit la montagne, au kiosque où l'on attend le givre, au pavillon de la neige parfumée et des nuages abondants, à l'immersion dans le parfum des lotus, à la retraite parmi les bambous et les sterculiers, aux bosquets de l'est. On se dit que l'auteur du Rêve dans le pavillon rouge avait sans nul doute vu de tels jardins. Celui de « la forêt au lion » est l'œuvre du supérieur d'un monastère Zen, si différent qu'il soit de ceux de cette secte au Japon. Il fut tracé au milieu du XIVe siècle. C'est l'époque de Kublaï Khan et de la visite de Marco Polo. Du petit salon carré vous passez dans la salle où l'on montre le thuya, puis au bosquet des cinq vieux pins, au pavillon d'où l'on aperçoit la montagne, au salon des fleurs de lotus, bateau de pierre, pavillon du parfum discret et de l'ombre qui gagne, cascade avec son kiosque près de celui où l'on interroge le prunier. Salle des deux immortelles, pavillon de l'éventail, avec son frère octogonal, salle du nuage épandu et pavillon du centre. Le «jardin de l'harmonie » est nettement plus récent, datant seulement des premières années du XXe siècle, mais il rassemble les idées et les rochers de trois jardins antérieurs disparus : pavillon des pierres qui écoutent le luth, celui qui retient le visiteur, celui de l'arc-en-ciel de jade. Bateau de pierre, petites vagues, grottes artificielles, rosée dense, miroir. Le phénix se pose sur le sterculier bleu tandis que monte le parfum des lotus jusqu'à son kiosque. Le « jardin du maître des filets » nous fait remonter au XIIe siècle : antichambre, grande salle de réception, appartements privés avec étage, bibliothèque, pavillon du vide amoncelé, salle où l'on regarde les pins et contemple les peintures, pavillon de la lune et du vent, barrière de nuages, échos du luth. Le «jardin du pavillon des vagues » nous mène plus loin encore, jusqu'au XIe siècle (chez nous on construit Vézelay). On traverse un pont pour arriver au pavillon des stèles, lac, vagues houleuses, parfums purs, cinq cents portraits de sages, musée des stèles, vue sur la montagne. Après avoir humé des parfums merveilleux, on regarde les poissons en prenant le thé. Le « jardin Liu » est le plus grand. Il date des Ming : vieux arbres aux troncs entrelacés, ombre des verdures, charme du grand luth, fleurs de lotus, fraîcheur des terrasses, pêche à la ligne, lointains bleus, vue vers l'ouest, salle en bois de cèdres dédiée aux immortels des cinq sommets, canards mandarins, ermitage des nuées, val des petits pêchers, kiosque du bonheur. Tant d'autres. Et tant d'autres choses. Ce sera pour une autre fois. Avec beaucoup de chance... 5 vendredi Nous avons quitté Shanghai pour Xia Men que les Occidentaux appelaient Amoy. C'était alors une île ; elle est maintenant reliée au continent par une digue. Ville à arcades, presque méditerranéenne d'allure ; à certains moments on se croirait à Smyme ou à Corfou. Dans l'université on construisait de nouveaux bâtiments avec des échafaudages très élevés de bambous noués par des ficelles. En face du port on aperçoit des îles qui sont aujourd'hui sous la dépendance de Taiwan. Mais non la plus proche, Gu Lang Yu, le jardin sur la mer, qui était considérée comme paradisiaque par les Occidentaux résidant en Chine. C'est là qu'est la plus grande densité de pianos de toute la république ; on entend les gammes au travers des volets ; c'est aussi l'origine ou le séjour de nombreux virtuoses. Dans les rues beaucoup d'échoppes à souvenirs, des poissonniers qui vous montrent leurs produits de toutes couleurs frétillant dans de grands baquets, coquillages, poulpes, oursins et même de curieux cafards de plage que nous n'avons pas osé goûter, marchands de thés que l'on peut humer et déguster à loisir. Nous étions accompagnés par d'autres étudiantes. Après cela Canton et Hong Kong, encore un autre climat, près du tropical, une végétation surabondante, ruisselant des balcons. Tout cela passait à toute vitesse, et à l'escale à Shanghai pour le retour, nous n'avons pas eu le temps de fouiller les librairies pour chercher des livres (avec un peu de traduction si possible, au moins en anglais), en particulier sur la peinture classique chinoise, univers dans lequel je voudrais entrer davantage, et même pas, à l'aéroport, celui de faire provision de cartes postales pour les découper dans les assemblages sur lesquels j'écris mes missives. Heureusement ces amis qui nous avaient emmenés dans la Venise au jarret de veau, nous ont proposé de nous choisir quelques ouvrages avec l'argent chinois inconvertible qui nous restait, et de nous les apporter lors de leur prochain passage en France. Ils l'ont fait avec le goût le plus sûr, me fournissant, entre autres choses, avec des cartes de géographie un peu plus récentes que celles dont je disposais, un ouvrage sur la publicité chinoise dans rentre-deux-guerres dans lequel j'ai pu retrouver certaines des affiches que j'avais vu exposées dans les échoppes, un recueil de cartes postales envoyées à l'étranger au début du XXe siècle, au temps des concessions à Shanghai, recto verso, texte en français, anglais ou allemand, timbres et tampons, avec des vues de la famille impériale, de supplices, de soldats et d'artisans, et le plus extraordinaire : une traduction anglaise d'un manuscrit italien du XIIIe siècle, donc antérieur aux voyages de Marco Polo et d'Ibn Battuta, œuvre d'un marchand juif, Jacopo d'Ancona, qui vint séjourner dans la ville nommée par eux trois Zaytoun, qui s'appelle aujourd'hui Quan Zhou, le plus grand port de Chine à l'époque, entre Fu Zhou et Xia Men. Malheureusement le possesseur du manuscrit, collectionneur ou antiquaire voulant garder l'anonymat, s'oppose à la publication de l'original pour des raisons vraisemblablement mercantiles. Il en résulte une atmosphère de suspicion, au moins pour certains passages, qui ne pourra se dissiper que lorsqu'une grande bibliothèque aura pu l'acquérir pour le mettre enfin à la disposition de nous tous. 6 samedi Dernier point fort délicat, en coda en quelque sorte : l'illustration des enveloppes de ces lettres. Il s'agit de les décorer quelque peu. Impossible d'éviter la référence à la culture chinoise, mais en même temps comment s'y risquer ? La solution que j'adopte est de tracer grossièrement quelques caractères parmi les premiers qu'apprennent les enfants. Ceci grâce à un livre japonais qui guide ma main trait par trait, ce qui n'empêche en rien l'hésitation. D'abord les chiffres de un à six, les trois premiers ayant l'avantage d'être immédiatement lisibles même pour nous ; puis les idéogrammes avec lesquels on traduit les noms des jours de notre semaine, obligation aujourd'hui, mais qui, dans la culture ancienne, ne correspondait absolument à rien, à savoir : la lune pour lundi, le feu pour mardi, l'eau pour mercredi (mercure, le métal liquide), l'arbre ou le bois pour jeudi, l'or pour vendredi, la terre pour samedi. S'il y avait eu sept lettres, j'aurais eu à ma disposition le soleil pour le dimanche. Après il aurait fallu trouver autre chose. Les numéros sont en noir, et les « matières » d'une autre couleur. |
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# | Year | Bibliographical Data | Type / Abbreviation | Linked Data |
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1 | 2003- | Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale : http://www.rero.ch/. | Web / RERO |
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